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Éditorial d’Arthur de Watrigant : La charité et la sulfateuse

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Publié le

6 octobre 2023

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« L’Homme n’est pas une variable d’ajustement, ni de l’économie, ni de la charité. Et c’est peut-être là le point commun entre le pape François et Emmanuel Macron. » Éditorial du numéro 68.
Pape François

Le pape François est venu à Marseille. Pas en France a-t-il précisé, à Marseille ! C’est sans doute pourquoi, il a célébré « cette mosaïque d’espérance, avec sa grande tradition multiethnique et multiculturelle » car la France n’est pas multiculturelle et ne le sera jamais sauf le jour où elle ne sera plus la France. Mais peut-être est-ce ainsi qu’il rêve ou imagine le monde : sans frontières, sans nations, sans peuples. Un jardin d’Eden géant, sans haine ni violence, sans frelons ni punaises de lit, sans Mélenchon ni France Inter, sans saucisses végan ni bières sans alcool. L’Église n’est pas un parti politique, sa temporalité n’est pas la même, et si son rôle premier est de tous nous envoyer au Paradis, y compris Guillaume Meurice, son domaine d’intervention concerne aussi tout ce qui a trait au respect de la dignité de la personne humaine. Ainsi, lorsque François braque les projos sur cette mer devenue un cimetière, il est aussi là où l’Église doit être : partout où l’Homme souffre.

Un jardin d’Eden géant, sans haine ni violence, sans frelons ni punaises de lit, sans Mélenchon ni France Inter, sans saucisses végan ni bières sans alcool.

Nous ne doutons guère que le repêcheur de migrants, désintéressé, entrera au Paradis par la grande porte alors que le journaliste de plateau télé se tapera l’escalier en colimaçon, sauf s’il s’appelle Charlotte d’Ornellas ou Eugénie Bastié, mais rares sont ceux qui possèdent ce don de soigner les cœurs et d’élever les âmes par la parole. Alors, lorsque nos élites, éditorialistes, artistes et politiques, d’habitude si prompts à taper et ricaner sur le christianisme, s’engagent à la suite du pape, nous ne pouvons que nous en réjouir.

Protéger le plus faible, porter secours au plus démuni est la mission de tout chrétien, que le pauvre soit le migrant qui se noie, le bébé dans le ventre de sa mère qui ne sait pas encore qu’il va se faire éliminer ou notre grand-mère alzheimer qu’on pourra prochainement buter avec le tampon moral de l’État. Avec 234300 avortements recensés en France en 2022 (un record depuis trente ans) et les obsédés de la piquouze létale en embuscade, tous les pauvres ne sont pas logés à la même enseigne. « Qui écoute les gémissements des personnes âgées isolées qui, au lieu d’être valorisées, sont parquées dans la perspective faussement digne d’une mort douce, en réalité plus salée que les eaux de la mer ? Qui pense aux enfants à naître, rejetés au nom d’un faux droit au progrès » a déclaré François au palais du Pharo devant Emmanuel Macron. Être garant du bien commun est la seule raison d’être de l’autorité politique. Sa seule mission consiste à rendre accessibles à chacun d’entre nous les biens nécessaires qu’ils soient matériels, culturels, moraux et spirituels, impliquant de fait la stabilité et la sécurité d’un ordre juste. Ils pourront tortiller du clavier comme des épileptiques, jamais l’IVG et l’euthanasie ne sauront être justifiés au nom du bien commun. La question migratoire s’avère malheureusement plus complexe. Sauf à penser comme un universaliste désincarné, l’homme n’est pas interchangeable et prendre en compte les particularités en articulant toutes les sphères de la vie temporelle permet d’éviter, par exemple, qu’une pauvre dame simplement armée d’un chapelet au poignet se fasse tronçonner dans la basilique de Nice par un islamiste venu de Lampedusa.

Lire aussi : Éditorial d’Arthur de Watrigant : Rentrée et gueule de bois

L’Homme n’est pas une variable d’ajustement, ni de l’économie, ni de la charité. Et c’est peut-être là le point commun entre le pape François et Emmanuel Macron : notre président comme le Saint-Père tendent à nous voir comme des unités économiques, à cajoler ou à accuser. Le premier ne voyant dans les uns que des consommateurs sans culture ni identité, sinon celui du pouvoir d’achat, la nouvelle obsession ; le second accusant les autres de se goinfrer sur le dos des crève-la-faim. Tout n’est que matériel ; l’immatériel, l’âme des peuples sans qui la charité chrétienne ne saurait exister, peut bien aller se rhabiller.

Mais rassurez-vous chers lecteurs, la charité n’est pas incompatible avec la sulfateuse, alors pour ce début d’automne nous vous proposons un numéro fabriqué au lance-flammes d’une bienveillante méchanceté.


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