Michel Houellebecq: Ce n’est pas très intéressant comme question. Les gens les plus engagés, pour ou contre l’euthanasie, le sont pour des raisons privées, pour un décès qu’ils ont connu, qui les touchait de près. La grande majorité ne se positionne pas pour des raisons religieuses ni philosophiques, en tout cas les plus convaincus dans un sens ou dans l’autre le sont toujours en raison d’un souvenir personnel, selon la manière dont s’est passée l’agonie d’un proche. C’est mon cas aussi, et c’est dur d’y échapper car si on a le malheur de vivre vieux, on y est forcément confronté un jour. Je suis dans le même cas que tout le monde. En revanche, il y a une question intéressante, c’est celle que m’a posée Raphaël Enthoven, partisan de l’euthanasie, lors d’un débat : « Pourquoi êtes-vous contre alors que vous ne croyez à rien?»Sous entendu, vous qui ne croyez pas en Dieu. Effectivement, c’est la question que les gens se posent, et c’est une question difficile. Et donc, comme je suis avec des responsables religieux, je vous demande à mon tour si vous êtes opposés à l’euthanasie pour des raisons liées à votre foi, pour des raisons personnelles, ou pour les deux ?
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