Skip to content

« Francis Saucisson » : L’art du potache

Par

Publié le

29 décembre 2017

Partage

FrancisSaucissonADV

[vc_row][vc_column][vc_column_text css=”.vc_custom_1514539264259{margin-right: 25px !important;margin-left: 25px !important;}”]

Francis Saucisson est peu ou prou à la bande dessinée ce qu’Hubert Bonisseur de La Bath est au cinéma  : un génie innocent dont la simplicité d’esprit confine au sublime.

 

Un homme dont la naïveté révèle la bassesse et le cynisme de l’époque. Au début du deuxième épisode de ses célèbres aventures, nous le retrouvons, errant sombre qui s’ennuie, en quête de quelque aventure qui le sorte de lui-même. C’est sur un vieux camarade de classe qu’il tombe, pouilleux et envieux. Le petit homme laid s’attèle sournoisement à dépouiller Francis, trop bon et trop riche.

On le sait depuis Job, la richesse attire les malheurs et les plaies. Pour vivre heureux, vivons fauchés. C’est la leçon qu’essaie de lui administrer le vieux camarade Christophe Bidon, hypocrite frère. Ce qui donne à notre fringant auteur l’occasion de coups de traits acerbes et hilarants par lesquels brosser l’univers triste de riches cupides au front gris. Francis Saucisson, tout crédule, est heureusement sauvé par un bon sens que l’on a dit jadis populaire.

© Nicolas Pinet / Biscoto

Pour vivre heureux, vivons en slip, c’est l’autre morale de l’histoire de M. Saucisson qui, devant un parterre de gloutons d’art contemporain, invente « le slib’art ». Potache, cette bande dessinée l’est sans aucun doute, mais attention, pas n’importe quel potache. N’ayons pas peur de le dire, nous atteignons la plus haute expression de l’art potache, sur lequel encore bien peu d’exégètes se sont penchés.

 

Lire aussi : Marc-Antoine Mathieu, le dessin métaphysique

 

Or, sous l’apparente légèreté de mots drôles qui sembleraient faciles à un esprit chagrin se cache une grande profondeur morale, une finesse d’analyse des comportements humains. Sous l’apparente naïveté du dessin se dévoile le travail opiniâtre d’un bel artisan de la plume, d’un coloriste détonant. N’est-ce pas le propre des meilleures bandes dessinées que d’être capables de jouer sur deux registres  ? D’être aussi lisibles aux adultes qu’aux enfants ? Et le propre d’un esprit libre et talentueux que de s’extirper d’une mode qui fait trop souvent des dessinateurs actuels une série de clones capables de se copier les uns les autres ?

Nicolas Pinet est un grand auteur de bande dessinée ; Francis Saucisson est son prophète.

 

 

FRANCIS SAUCISSON ET L’ART DE VIVRE

Nicolas Pinet

Biscoto

52 p. – 14,50 €

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

EN KIOSQUE

Découvrez le numéro du mois - 6,90€

Soutenez l’incorrect

faites un don et défiscalisez !

En passant par notre partenaire

Credofunding, vous pouvez obtenir une

réduction d’impôts de 66% du montant de

votre don.

Retrouvez l’incorrect sur les réseaux sociaux

Les autres articles recommandés pour vous​

Restez informé, inscrivez-vous à notre Newsletter

Pin It on Pinterest