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Éditorial d’Arthur de Watrigant : Une histoire de hasard

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Publié le

8 octobre 2025

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« Le mois dernier, nous vous promettions de nous attaquer aux forteresses détenues par la gauche. C’est chose faite. » Éditorial du numéro 90.

C’est une histoire de hasard. Celle d’un lecteur de L’Incorrect qui se trouvait dans une brasserie parisienne et qui, malgré lui, a assisté à un rendez-vous de stratèges un peu nuls et très prétentieux se vantant d’utiliser la radio publique à des fins politiques personnelles. Voici le début de l’affaire Legrand-Cohen, devenue depuis un scandale médiatico-politique que la France n’avait pas connu depuis des décennies.

Pris la main dans le sac, les deux télégraphistes à carte de presse du Parti socialiste ont considéré la révélation avec le mépris qui règne sur France Inter, usant de leur argument favori : c’est la faute à l’extrême droite. La technique est aussi vieille que le premier régime totalitaire, celle qui consiste tout bonnement à zigouiller le messager pour effacer le message. Raté. Pourtant du côté des patronnes de la maison mère, l’affaire fut suffisamment prise au sérieux pour annoncer en quelques heures la suspension de Thomas Legrand (fusible acceptable pour protéger le soldat Cohen). Elles savent que si leur arc, allant de la gauche au centre, contrôle un bon nombre d’instruments de la démocratie, leurs troupes, quantitativement parlant, se révèlent aussi nombreuses que les groupies de Valérie Pécresse.

Plus ils parlent, plus ils s’enfoncent en bégayant dans le mensonge et le ridicule. Et quand ils ne bégayent pas, ils insultent dans les couloirs de la radio ou à l’antenne

Il est alors temps pour Cohen et Legrand de sortir leur deuxième carte : c’est une vidéo volée. Encore raté. Les internets présentent l’avantage de laisser des traces, notamment les leurs, expliquant d’un ton visqueux qu’il y a de « saines curiosités journalistiques » quand il s’agit d’espionner Laurent Wauquiez, ou que les bandes sonores d’un micro planqué chez Liliane Bettancourt « sont des objets journalistiques tout à fait conformes à l’exercice de notre métier ».

Pour leur troisième carte, les deux compères haussent le ton et menacent. La vidéo est tronquée, bidonnée et malhonnêtement montée. Un huissier sonne même à la porte de L’Incorrect pour réclamer les « rushes ». Et pourquoi pas aussi un chèque pour régler la note du petit-déjeuner ? De nouveau raté, un commissaire de justice avait déjà constaté la conformité des fameux « rushes » avec les vidéos publiées.

Le hasard n’a pas de place quand on érige la rationalité comme alpha et oméga. Alors ils cherchent des raisons et osent les hypothèses, même les plus grotesques. Tout déraille, dans un festival de complotisme qui ferait rire si on ne parlait pas d’argent public : on aurait piraté l’agenda d’un des participants à distance pour connaître le lieu et l’horaire du fameux rendez-vous. Mieux encore, ce serait une barbouzerie, avec deux hommes de main. Rien que ça. Chez leurs amis de Quotidien, Legrand qui se présente comme un « vieux cador du journalisme politique » (la saison des melons est terminée mais certain poussent encore à France Inter) s’aventure même à insinuer que ce serait une IA. Demain, ce sera un coup des Russes.

Lire aussi : Éditorial d’Arthur de Watrigant : Nouvelle ère

Plus ils parlent, plus ils s’enfoncent en bégayant dans le mensonge et le ridicule. Et quand ils ne bégayent pas, ils insultent dans les couloirs de la radio ou à l’antenne. Heureusement, ils peuvent compter sur des amitiés solides. Comme celle de la mythomane en chef Caroline Fourest et de ses acolytes de Franc-Tireur. Dans une « enquête » écrite à trois journalistes, les princes de la Raison révèlent que L’Incorrect penche à droite et se révèle furieusement conservateur. La vache ! C’est ce qu’on appelle un scoop. Mais ils ne s’arrêtent pas là. Pour défendre les copains tout est permis, comme par exemple expliquer très sérieusement que « ces méthodes sont réservées à dévoiler le double discours de gens dangereux, et non destinées à espionner des concurrents ». Les gens dangereux étant tout ce qui se situe à la droite et à la gauche de Fourest. Ou encore affirmer que ce café, « c’était pour s’obliger à penser contre eux-mêmes ». Ne riez pas.

Le mois dernier, nous vous promettions de nous attaquer aux forteresses détenues par la gauche. C’est chose faite. Le bunker est suffisamment ébréché pour offrir l’espoir d’un après. À qui le tour ?


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