Avec Johnny, c'est une époque qui meurt. Celle des Trente Glorieuses, du plein emploi, du Concorde, de la bombe atomique, des mini-jupes et des Jean d'Ormesson.
Un excellent essai se proposait récemment de regarder La France au miroir de l’immigration (Stéphane Pellet-Perrier, Gallimard/Le Débat). Cette même France qui apparaît aujourd’hui au miroir de la mort de Johnny, cette France, qui n’ose désespérer publiquement de l’avenir inquiétant que lui réserve une immigration impensée et incontrôlée, se réjouit de ce qu’elle a été au miroir de Johnny : une France relativement homogène du côté de sa population, et forte d’une culture capable d’assimiler la nouveauté.
En soulignant l’absence de la France immigrée aux funérailles de la star et sa non-participation à l’émotion collective, Alain Finkielkraut a eu, comme à son habitude, le courage de briser un tabou. Mais, trop pressé de révéler l’envers du miroir, il ne semblait pas saisir ce que celui-ci révélait positivement de nous-même. Indignée de la comparaison avec la mort de Hugo, indignée aussi des guitares et des applaudissements dans l’Église, notre conscience malheureuse nationale se lança dans une critique du (...)
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