Qui est Laurent Alexandre ? Un génie philanthrope ? Un millionnaire qui s’ennuie ? Un excellent commerçant ? Un doux dingue ? Une conscience contemporaine ? Un docteur Mabuse ? Bien malin qui le dira. Reste que notre homme squatte les pages des magazines et les plateaux télé. Il fallait aller ça voir de plus près.
Vendu à plus de 50 000 exemplaires depuis sa sortie en octobre 2017, La Guerre des Intelligences ( JC Lattès) aura fait couler beaucoup d’encre : dès l’introduction, l’ouvrage prétend que nous aurions changé d’échelle temporelle, et que du XXIe siècle naîtra un bouleversement anthropologique. La raison selon l’auteur en serait l’inégale répartition de l’intelligence, et l’apparition des NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) aux alentours de l’an 2000 aurait été la source d’une « neurorévolution » potentiellement génératrice de catégories d’hommes différenciées, profondément inégales.
De la « neurorévolution » à l’instauration d’une « neurodictature » dominant une multitude inadaptée, déclassée, voire inutile, il n’y aurait donc qu’un pas que les géants des GAFAM et des NATU américaines, ou des BATX chinoises, s’apprêteraient à franchir. Dans cette nouvelle réalité, la moitié de la population mondiale, au bas mot, serait asservie aux nouveaux féodaux du monopole de « l’intelligence ». Faculté que Laurent Alexandre définit comme « le moyen dont l’humanité a été pourvue par l’évolution darwinienne pour survivre dans un environnement sauvage ». Éveilleur proclamé des consciences assoupies, Laurent Alexandre juge qu’il est plus que temps de (...)
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