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C’est une histoire comme en raffolent les médias à l’heure de la diffusion en mondovision des faits divers. Enfin, un « migrant », qui plus est en situation irrégulière, s’est illustré par un acte de bravoure en escaladant les quatre étages de la façade d’un immeuble parisien pour sauver un enfant suspendu à un balcon. Cela valait bien une « naturalisation » expresse, un poste chez les sapeur-pompiers de Paris sans examen et une réception à l’Elysée. Non ?
Âgé de vingt-deux ans, Mamoudou Gassama est un clandestin de nationalité malienne devenu vedette des internets en l’espace de quelques heures. Enfin, il était un Malien. Car, désormais, Mamoudou Gassama est Français, ou en passe de l’être ; Emmanuel Macron s’étant engagé sur Twitter à régulariser sa situation « dans les plus brefs délais », en reconnaissance de cet acte héroïque. Il l’a également invité à se présenter à la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, déjà prête à l’accueillir, mais aussi à « déposer une demande de naturalisation », parce que la France, vous l’ignorez peut-être, est une « volonté » et que monsieur Gassama a déjà démontré avec engagement « qu’il l’avait ». Ne soyons pas cyniques, le geste de Mamoudou Gassama était admirable, permettant d’épargner la vie d’un tout jeune petit garçon.
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Néanmoins, la récupération de l’acte est d’une indécence incroyable, en plus d’être malhonnête, montrant un pays en proie à un délire collectif, régulièrement sidéré par des séquences médiatiques où l’hystérie le dispute à l’irraison. Les commentaires qui ont suivi la connaissance des faits étaient d’ailleurs proprement indécents. Prenons Christophe Conte, membre de la rédaction des Inrocks et chroniqueur de l’émission La Dispute sur France Culture, pour nous en faire une idée : « Drôle de pays que celui où un migrant qui sauve un enfant est à juste titre salué en héros, mais où celui qui sauve un migrant est un délinquant »
Quel rapport y-a-t-il entre la bonne action d’un immigré clandestin et l’aide au séjour de clandestins, punie par la législation pénale ? Aucun, mais ce n’est pas grave pour ces gens, prompts à profiter de la moindre actualité allant dans leur sens. Dans le même ordre d’idées, Guillaume Erner se demandait le plus sérieusement du monde, dans son « humeur du matin » quotidienne sur France Culture, s’il fallait « pouvoir monter au quatrième étage d’un immeuble pour devenir français ».
Pourquoi donc, alors, mutualiser la bonne action quand, dans le même temps, il semble presque interdit de narrer les problèmes nombreux que posent lesdits migrants ?
On demande à juste titre aux opposants à l’immigration de masse de ne pas baser leurs raisonnements sur des cas individuels pour demander l’expulsion des personnes entrées illégalement sur le sol français, quand ils commentent les cas de « migrants » coupables d’agressions sexuelles, de vols ou de participation à des entreprises terroristes. Le problème migratoire doit en effet être traité à l’aune du droit, de l’histoire et des grands équilibres démographiques. Pourquoi donc, alors, mutualiser la bonne action quand, dans le même temps, il semble presque interdit de narrer les problèmes nombreux que posent lesdits migrants ? Je ne me souviens pas qu’Emmanuel Macron ait daigné recevoir à l’Elysée la famille de la jeune fille mineure victime d’une tentative de viol par deux migrants à Calais en août dernier, ni même qu’il ait communiqué d’une quelconque manière sur ce drame.
Pour un Mamoudou Gassama, on recense des centaines d’individus qui seront incapables de s’intégrer, encore moins de s’assimiler, qui occupent les entrefilets de la presse quotidienne régionale et n’ont pas les honneurs de BFM TV. Parce qu’un clandestin a sauvé un enfant, on nous fait comprendre qu’il faudrait accepter tous les clandestins. Pis, qu’il serait légitime de pénétrer nos frontières sans y être invité ! Le Président y a, de son côté, vu une opportunité, un moyen commode d’apparaître avec un héros, un de ces personnages exceptionnels qu’il aime à citer en exemple depuis son accession à l’Elysée, comme pour mieux souligner que lui aussi appartient à cette catégorie d’individus en dehors des normes, sortant de l’ordinaire. Une démagogie totale qui fait de belles images, qui nourrit la geste macronienne d’un autre « moment fort », d’une séquence émotionnelle qui nous sort du quotidien. Il aurait tort de se priver, les médias le suivent sans sourciller. L’AFP a notamment diffusé une infographie sur l’acquisition de la nationalité française sur laquelle Mamoudou Gamassa se trouve rangé avec Emile Zola, Michel Platini ou Marie Curie.
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Pendant ce temps, à quelques milliers de kilomètres de la capitale, l’armée française sauve des vies maliennes, pacifie un pays qui menaçait de basculer dans le chaos djihadiste, en silence et dans l’indifférence quasi générale. Nous avons d’autres os à ronger, d’autres héros à fêter ; malgré eux, malgré la propagande vomitive.
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