Skip to content

Kagame : une liaison qui pourrait être fatale a Macron comme elle l’avait été a Sarkozy

Par

Publié le

27 août 2018

Partage

[vc_row][vc_column][vc_column_text css=”.vc_custom_1535378123843{margin-right: 25px !important;margin-left: 25px !important;}”]

Au début de son mandat, Macron s’était surtout intéressé à l’Afrique de l’Ouest. Le 23 mai 2018, il a reçu avec les honneurs à l’Elysée une figure très spéciale de l’Afrique de l’Est, Paul Kagame, président du Rwanda depuis 1994.

 

Pour Macron et ceux qui le conseillent sur ce sujet, Kagame est ce qu’en disent la plupart des médias occidentaux : un Tutsi, représentant d’une ethnie victime d’un abominable génocide qui aurait fait entre 500 000 et 1 million de victimes entre les mois d’avril et de juillet 2014 : à la tête d’une armée composée de Tutsis exilés, Kagame a alors pris le pouvoir, arrêté le massacre de ses congénères et remis en ordre le pays, un des rares en Afrique qui a l’air de marcher. Kagame a même réussi à imposer l’idée que les Tutsis étaient les juifs de l’Afrique centrale, une comparaison qui n’a aucun sens[1].

La vérité est tout autre et il est étonnant que le président français semble l’ignorer. Kagame n’est pas le sauveur mais le principal responsable, direct ou indirect, de massacres qui vont bien au-delà des chiffres déjà énormes que nous venons de citer. Responsable de plusieurs manières : parce que c’est lui qui a pris l’initiative d’envahir le Rwanda à partir de 1990 (avec d’importants soutiens anglosaxons, publics et privés) pour remettre au pouvoir la minorité tutsie (environ 7 % de la population) qui avait dominé le pays depuis le Moyen-Age et qui en avait été chassée au bénéfice de la majorité houtou du fait de la démocratisation en 1961. Parce qu’en massacrant à population houtou, au fur et mesure qu’il avançait dans la conquête du Rwanda, il a créé un état de psychose qui a amené les Houtous à s’en prendre aux Tutsis restés à l’intérieur du pays.  Parce qu’il a commandité (aujourd’hui ça ne fait plus de doute) la destruction en vol de l’avion qui transportait les deux présidents houtous, du Rwanda et du Bouroundi, le 6 avril 1994, évènement qui a déclenché le massacre des Tutsis de l ’intérieur.  Enfin et surtout parce qu’après avoir conquis le Rwanda au bénéfice de son groupe ultra-minoritaire, il a lancé son armée au Congo voisin en vue d’y exercer des représailles contre les Houtous en fuite. Ces représailles ont fait entre cinq et dix fois plus de victimes parmi ceux-ci et dans la population congolaise que le génocide des Tutsis, comme l’attestent plusieurs rapports du HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés). Au total, Kagame a près de quatre millions de morts à son passif, plus que Pol Pot.

 

  Lire aussi: Le Rwanda vu par Ancel, l’histoire révisée de l’opération Turquoise

 

Le rôle de L’armée Française

Mais cela ne lui suffit pas : comme dans cette entreprise de mort l’armée française est la seule force qu’il ait rencontrée sur sa route, voilà 24 ans qu’il l’accuse, de manière totalement mensongère, de complicité de génocide. Quel a été le rôle de l’armée française ?  En vertu d’un accord de coopération signé du temps de Giscard, la France entrainait l’armée rwandaise, une coopération qui avait cessé en 1993 après l’accord d’Arusha destiné à établir un cessez- le feu. Parce que, le génocide entamé et la conquête de Kagame déjà bien avancée, l’ONU a donné mandat à la France d’effectuer une opération d’interposition humanitaire de deux mois (juillet-aout 1994), l’opération Turquoise, [2]laquelle a sauvé des milliers de vie, Tutsis et, au moins provisoirement Houtous[3].

La vindicte du dictateur rwandais est allée jusqu’à abandonner la francophonie pour instaurer l’enseignement de l’anglais, devenu langue officielle, dans les écoles primaires et à rejoindre le Commonwealth.

Non seulement  Macron a  déroulé le tapis rouge devant  Kagame, mais il répondu fin juin à son invitation de se rendre au sommet de l’Union africaine , qu’il préside cette année,  à Nouakchott, et surtout, il a annoncé son  soutien à  la candidature de Louise Mushikiwabo, ministre des affaires étrangères du Rwanda   au secrétariat général des Etats francophones : un soutien totalement incompréhensible pour les défenseurs de la francophonie et pour une grande  partie des Africains qui savent ce que nous  venons d’exposer.

 

La différence

Si Chirac n’avait eu aucun rapport avec Kagame (pas plus que n’en aura Hollande),  Sarkozy  s’était , lui,   déjà  lancé dans un  jeu trouble avec le dictateur à l’instigation de Kouchner  : considérant qu’avant lui, la France avait tout faux  et croyant sur parole ce que disaient du Rwanda ses amis américains et israéliens, il avait déjà invité Kagame à Paris et s’était ensuite  rendu à Kigali, allant même jusqu’à y visiter un musée consacré aux atrocités supposées de l’armée  française et faire un acte de semi-repentance.

 

Lire aussi: Rwanda, la France n’est pas complice 

 

Ce voyage s’est passé en février 2010. Les anciens de l’opération Trunoise qui réclamaient en vain depuis des années que le chef de l’Etat français démente les accusations mensongères à leur encontre (ce que n’ont fait non plus ni Hollande, ni évidemment Macron) en furent profondément blessés.

De proche en proche, c’est toute l‘armée française qui s’est sentie humiliée par ces complaisances des dirigeants français à l’égard de Kagame.

On estime que les voix perdues par Sarkozy à cette occasion dans le milieu militaire et son environnement, auraient pu faire la différence et assurer sa réélection en 2012.

Macron ferait bien de méditer ce précédent.

 

[1] Ne serait-ce que parce que les Tutsis dominaient la société rwandise depuis le Moyen-Age alors que tel n’étit pas le cas de Juifs en Europe, bien au contraire.

[2] Opération demandée aussi par Nelson Mandela.

[3] La plupart des Houtous sauvés par l’armée française ont été ultérieurement rattrapés et massacrés dans les forêts du Congo-Kinshasa.

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

EN KIOSQUE

Découvrez le numéro du mois - 6,90€

Soutenez l’incorrect

faites un don et défiscalisez !

En passant par notre partenaire

Credofunding, vous pouvez obtenir une

réduction d’impôts de 66% du montant de

votre don.

Retrouvez l’incorrect sur les réseaux sociaux

Les autres articles recommandés pour vous​

Restez informé, inscrivez-vous à notre Newsletter

Pin It on Pinterest