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Spectacle jubilatoire depuis une semaine au Parlement européen, où une « chouchou » du microcosme, adoubée par toutes les fées aux baguettes bleues surmontées d’une étoile dorée, se voit sanctionnée par un système vicié dont elle avait jusqu’alors systématiquement profité.
Car les protagonistes de la « saga Goulard », qui vient d’animer les mornes couloirs de cette institution de verre et d’acier, n’imaginaient pas vraiment un tel dénouement lorsque a débuté la procédure.
D’autant que la commission des affaires juridiques – chargée habituellement d’une vérification de pure forme des déclarations d’intérêts financiers que les candidats désignés remettent sur une base volontaire – n’avait pas pris la peine de souligner le moindre problème, quand dans le même temps, sous l’activisme de membres dont la puérilité militante le dispute à l’incompétence crasse, elle avait fait tomber la foudre sur Laszlo Trocsanyi, que son ami le Premier ministre hongrois Viktor Orban, avait cru bon d’envoyer au massacre.
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L’apparatchik au curriculum vitae parfait ne s’y attendait donc pas. Polyglotte performante, incollable sur la bureaucratie européenne, et – concédons-le – dotée d’une force de travail certaine, l’impétrante ne se voyait certainement pas recalée alors que la semaine précédente avaient été adoubées certaines de ses camarades candidates dont seule la charité chrétienne nous empêche de révéler et le nom et la médiocrité.
C’était sans compter de petites nouveautés qui mises bout à bout ont fait valser la table. D’abord la pression de l’air du temps, et cette suspicion terrible (et souvent fort justifiée) qui pèse sur toutes les élites, et en particulier sur les élites européennes. Ensuite la vindicte hargneuse de la gauche contre tout ce qui touche (ou gagne) du « fric », et à laquelle une droite lâche, n’osant plus rien – on ne va pas s’en plaindre cette fois-là – et des libéraux « scandinavisés » dans leur approche de la chose publique, n’ont plus les moyens ou pas la volonté de s’opposer. Enfin la nécessité d’arrêter dans ses caprices le sale gamin qui occupe l’Elysée, dont la Présidente de la Commission est bien davantage la candidate que celle de la CDU-CSU.
En attendant le coup de grâce du 22 novembre prochain, avec le vote du Parlement sur l’ensemble du collège de la Commission von der Leyen, dont la faible majorité lors de sa confirmation ne l’immunise pas contre un séisme politique
Car enfin, c’est cela qu’il faut retenir : à l’inverse de ce que nos media dominants ressassent à longueur de journée, le Président de la République ne réussit rien en matière internationale. Il a échoué avec Trump sur l’accord de Paris, échoué avec Poutine sur le Moyen-Orient, et échoué à l’échelon européen sur le couple franco-allemand, avant que l’irréparable candidature de Manfred Weber lui fournisse une occasion de rebondir et de faire croire au triomphe de sa volonté, avec la désignation d’Ursula Von der Leyen.
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Dans les dernières heures de l’étranglement politique de Sylvie Goulard, désignée pour être Commissaire responsable d’à peu près tout, la diplomatie française faisait valoir que son rejet ne serait pas seulement le sien, mais celui de la France. La vérité est que c’est bel et bien un rejet des méthodes et des choix provocateurs d’Emmanuel Macron, qui prend une nouvelle fois la lourde dans la figure, sans qu’on soit vraiment sûr que cela ébranle l’assurance de cet albatros de la politique. En attendant le coup de grâce du 22 novembre prochain, avec le vote du Parlement sur l’ensemble du collège de la Commission von der Leyen, dont la faible majorité lors de sa confirmation ne l’immunise pas contre un séisme politique.
Alexandre Ollivier
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