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Julie Graziani : mise au point

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Publié le

5 novembre 2019

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Juju

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Interrogée hier sur LCI, après qu’Emmanuel Macron a été vivement pris à parti par deux femmes au sujet de leurs difficultés financières, je me suis exclamée : «  je ne connais pas le parcours de cette dame mais a-t-elle fait de bonnes études ? (…) et puis au smic, il ne faut peut-être pas divorcer dans ces cas-là ».

 

La formule était provocatrice et blessante pour les intéressées. Je le reconnais et je présente mes excuses à ceux qui l’ont ressenti comme tel. Mon propos n’était pas de dire qu’une mère de famille en situation de précarité n’avait pas à divorcer.

 

Je sais très bien que les aléas de la vie nous mettent dans des situations inextricables que nous n’avons pas choisies et je ne veux pas accabler les gens qui pâtissent de ces difficultés. Je sais aussi que certaines personnes partent avec de tels handicaps dans la vie qu’il est difficile de les responsabiliser autant que des personnes ayant reçu une éducation supérieure et ayant fait de bonnes études.

 

Lire aussi : Les dieux ont soif

 

Cependant, mon propos était d’en appeler avant tout à la responsabilité personnelle au nom de la dignité de chacun. Car même dans des situations difficiles, nous restons responsables des actes que nous choisissons et nous ne pouvons indéfiniment nous retourner vers l’État pour résoudre nos problèmes personnels ou pour nous victimiser.

La solidarité devrait avant tout passer par la famille et les corps intermédiaires (tissu associatif local, solidarité de proximité, églises, œuvres de bienfaisance, etc.).

Je ne pense pas non plus qu’il faille laisser chacun à son sort, en tuant toute forme de solidarité. En revanche, la solidarité devrait avant tout passer par la famille et les corps intermédiaires (tissu associatif local, solidarité de proximité, églises, œuvres de bienfaisance, etc.). C’est parce que l’Etat providence a détruit ces corps intermédiaires que l’individu s’est retrouvé atomisé, seul en face de l’État, qui, de décennies en décennies, a voulu combler ce vide en s’immisçant de plus en plus dans notre vie privée. Privés de ce soutien naturel, trop de gens n’ont d’autre choix que de s’adresser à l’État pour résoudre des problèmes issus de leur vie personnelle et dans lesquels ils ont, de fait, une part de responsabilité. La faute en revient d’abord à la disparition de toutes les formes de solidarité naturelle qui aidaient auparavant les gens au quotidien, celle du temps où nos anciens s’occupaient des enfants, bien avant le business des crèches et des Ephad. C’est cette forme de solidarité que je veux restaurer, l’État devant à mon sens tenir un rôle subsidiaire de filet de sécurité. Tel est le sens de mon propos.

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