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Dans un pays sain de corps et d’esprit,
Piotr Pavlenski serait renvoyé dans le sien. Il l’aurait déjà été d’ailleurs depuis qu’il a mis le feu à la porte de la Banque de France, autrement dit Piotr Pavlenski n’a plus rien à faire chez nous ; surtout, il doit dégager parce que non content de se livrer à ce qu’il y a de plus bas chez l’homme, la délation, il ne le fait pas seulement pour des raisons de basses manœuvres politiques ou par intérêt pur et simple, mais en doublant son ignominie d’une théorie politique pour la justifier, et que c’est cette justification qui nous semble plus dangereuse encore que la répugnante mise à mort médiatique à laquelle il s’est livrée.
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Pour lui, Benjamin Griveaux n’aurait pas dû mettre en avant sa famille, sans cela il aurait pu assouvir ses vices sans encourir les foudres vengeresses du psychopathe prétendu artiste. Pavlenski va même jusqu’à déclarer que Griveaux aurait dû revendiquer son comportement sexuel, ce qui en dit long sur l’abaissement moral du bonhomme car qui, fondamentalement, a envie de revendiquer son comportement sexuel, fut-il le plus banal qui soit, sur la place publique et quel intérêt surtout pour la place publique ? Aucun, sinon à considérer que chaque homme est univoque, qu’il est un partout, sans contradictions ni ambiguïtés, comme une machine.
À ce compte-là, Pavlenski devrait éviter de traîner avec Juan Branco qui parle des Gilets Jaunes, s’en sent solidaire, alors que sa vie entière est placée sous le signe des privilèges : privilège de classe notamment, son père est producteur de cinéma, sa mère psychanalyste, il partage son enfance, bien sûr tel un prolétaire, entre le 5ème et le 6ème arrondissement de Paris, et devient donc avocat après un passage à l’ENS comme un Gilet Jaune de base. Toujours suivant Pavlenski, Branco ne devrait parler des Gilets Jaunes qu’à condition de revendiquer ce qu’il est, c’est-à-dire en précédant toujours ses interventions de l’adresse : « Moi, Juan Branco, fils de privilégiés et privilégié moi-même, je parle au nom du peuple dont je suis le guide ! », ce qui reviendrait à faire de Juan Branco, non plus le gauchiste demeuré qu’il est, mais un aspirant aristocrate, soucieux de son bon peuple, ce que de surcroît il doit penser être, mais sans le dire ouvertement, et c’est très mal, ça – selon Pavlenski.
Pavlenski va même jusqu’à déclarer que Griveaux aurait dû revendiquer son comportement sexuel, ce qui en dit long sur l’abaissement moral du bonhomme car qui, fondamentalement, a envie de revendiquer son comportement sexuel, fut-il le plus banal qui soit, sur la place publique et quel intérêt surtout pour la place publique ?
Dans un pays sain de corps et d’esprit, on trouverait largement dingue et méprisable d’exiger de nos dirigeants qu’ils soient comme le peuple, et s’ils nous dirigeaient correctement peu nous importerait qu’ils mangent du homard, car l’exemplarité n’est pas un prérequis de la politique, mais une qualité morale dont chaque chef doit faire preuve à un moment critique. Bref, que Griveaux envoie des photos pornographiques à une femme consentante ne m’apprend rien ni en bien ni en mal sur lui, et il me suffit pour le juger d’écouter ses déclarations minables sur les Gilets Jaunes qu’il assume me semble-t-il.
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Ainsi, ne nous y trompons pas, ce qu’a fait Pavlenski ne relève pas d’une politique ayant accédé à un niveau supérieur de brutalité, ça n’est rien de moins que de la barbarie, ce qu’a fait Pavlenski, et ce pourquoi il doit être durement et exemplairement châtié, c’est qu’il participe à son échelle à la fin de la politique, laquelle définit d’abord un endroit autre que celui de la sphère privée, et si l’on peut s’opposer à Griveaux, le mépriser éventuellement, il existe des urnes pour le lui faire savoir, tandis que pour Pavlenski, la justice élémentaire réclame sinon l’emprisonnement, le bannissement définitif.
Rémi Lélian
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