– Premièrement, nous nous permettons de rappeler qu’avant la vidéo du scandale, nous avons publié à l’origine un article écrit avec recontextualisation, retranscription et vérification des faits, bref la base du journalisme. À la suite de cette publication, des accusations de « fake news » ont commencé à fleurir. Nous avons donc décidé de diffuser une vidéo en guise de preuve.
– Deuxièmement, on nous accuse d’avoir attendu deux mois pour publier cet article et ces vidéos, nous accusant d’un coup monté. L’Incorrect est un magazine qui ne possède ni les ressources humaines, ni les ressources financières de Radio France. Nous avions notre magazine de septembre à préparer ainsi que le second hors-série de notre collection « L’Art d’être français », et nous avions prévu de nous accorder quelques jours de vacances, les derniers remontants à… août 2024. Comme nous sommes un peu scrupuleux et que la déontologie a encore du sens pour nous, nous avons consacré de nombreuses heures à analyser, retranscrire à la virgule près et vérifier les faits. Cela prend en effet un certain temps.
Cette affaire est un véritable scandale sur un sujet d’intérêt général donc nous avons décidé de publier ces informations.
– Troisièmement, on nous accuse de violer la vie privée. Pour ne rien vous cacher, nous nous y attendions. C’était soit cela, soit l’accusation d’une vidéo fausse inventée par une IA – russe de préférence. Avant la publication, nous nous sommes posé cette question : sur ce sujet bien précis, le droit à l’information prime-t-il sur le droit au respect de la vie privée ? Cette affaire est un véritable scandale sur un sujet d’intérêt général donc nous avons décidé de publier ces informations. Et l’intensité des réactions et des émotions qu’elles suscitent le prouvent d’autant plus. Les scandales et affaires révélées par la presse sur la base d’un enregistrement ou d’une vidéo obtenus à l’insu des protagonistes sont légions. On peut citer l’affaire Cahuzac, le Mur des cons, Clearstream, Bygmalion… sans oublier bien sur la fameuse affaire Bettencourt qui, en 2010, inspira beaucoup Thomas Legrand, prince de la neutralité et de la déontologie et qui écrivit alors ceci :
« Les bandes sonores récupérées par le site d’infos en ligne Médiapart (que l’on a entendu sur les radios mais très peu à la télé) sont des objets journalistiques tout à fait conformes à l’exercice de notre métier. Médiapart est un site internet composé de journalistes professionnels. Ils ont obtenu cette bande, ils ne l’ont pas volée, ils ont vérifié sa véracité et ils ont jugé leur source fiable. Et cet enregistrement apporte des tas d’informations ! Des informations très éclairantes sur la façon dont une partie du monde économique et financier utilise le monde politique. Et sur la façon dont une partie du monde politique se laisse volontiers ainsi utiliser. »
– Quatrièmement, les accusations de « magazine d’extrême droite », de magazine « créé par Marion Maréchal » (ce qui est faux et très facile à vérifier), de publication des « heures sombres » et tout ce qui relève de la sémantique préférée des ringards antifascistes incapables de se mettre à jour pour considérer leur époque, sont parfaitement grotesques, infantiles et délirantes… Et relèvent d’une vieille technique totalitaire consistant à diffamer le messager pour invalider le message.
– Cinquièmement comme une grande partie des Français n’est pas surprise de cette connivence entre des journalistes du service public et des élus du Parti socialiste (ils ont juste eu le son, l’image et le plan des grands stratèges), nous-mêmes ne sommes pas surpris de cette pathétique tentative de riposte : ils vont se défendre, laborieusement, en accusant la forme pour éviter d’assumer le fond. Les images parlent d’elles-mêmes :
Deux journalistes du service public et deux cadres du Parti socialiste ont réunionné dans une brasserie du 7ème arrondissement pour propulser Raphaël Glucksmann en 2027, éliminer Rachida Dati de la course à la mairie de Paris et retapisser la France d’éoliennes et de panneaux solaires. Comme Patrick Cohen l’a déclaré hier : « Ce rendez-vous n’était pas un café entre amis. » Merci, tout le monde l’avait bien compris.
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Les vidéos qui nous ont été transmises figurent quatre personnalités publiques toutes payées par le contribuable, discutant, de vive voix et dans un lieu ouvert, de la chose publique en enfreignant objectivement toutes les règles déontologiques qui s’imposent à elles du fait de leur statut, et qui révèlent vouloir instrumentaliser leurs médias publics, normalement pluralistes car financés par les impôts de tous et destinés au service de l’intérêt général, pour peser en un sens partisan bien précis sur le cours des prochaines élections et par là sur l’avenir du pays. Il était donc de notre devoir, en tant que journalistes, de publier ces informations et de les faire connaître au plus grand nombre.
– Sixièmement : les seuls complotistes dans cette histoire sont ceux qui imaginent un complot de L’Incorrect pour fabriquer artificiellement des preuves du dévoiement du service de l’audiovisuel public. Malheureusement, il n’est visiblement même pas besoin d’en chercher, elles tombent du ciel, au café, un matin de juillet.




