Harry Johannes Knoesen, 64 ans, a été condamné à quinze ans d’emprisonnement, le 7 juin dernier. À la lecture du verdict par la Haute-Cour de Middelbourg, il est resté impassible. Avec quatre autres personnes, il a été reconnu coupable de cinq chefs d'accusation liés à un complot visant à renverser le gouvernement, de possession illégale d’armes à feu et de munitions, et de préparer des attentats terroristes contre les noirs sud-africains. Un verdict qui met fin à un procès de trois ans et une longue enquête de deux ans qui a permis aux services secrets sud-africains de l’arrêter fin novembre 2019.
Ancien membre des forces de défense sud-africaine (SADF), Harry Johannes Knoesen s’était reconverti en pasteur, assumant pleinement sa nostalgie de l’apartheid, le régime de ségrégation raciale qui a régi l’Afrique du Sud entre 1948 et 1994. Autour de lui, d’anciens militaires avec lesquels il avait fondé le Mouvement national de résistance chrétienne (NCRM). Persuadés de répondre aux préceptes de l'Ancien Testament, qui stipule que les noirs sont les descendants maudits de Cham, « que Dieu leur a ordonné de redonner l'Afrique du Sud aux Blancs », ses membres se surnommaient eux-mêmes les « Croisés ». Le NCRM avait vainement tenté une alliance avec un autre mouvement raciste, Eendrag Maak Mag, mais les tensions entre les deux groupes n’avaient pas permis de la rendre pérenne. Harry Johannes Knoesen avait alors développé des cellules armées de son mouvement à travers toute l’Afrique du Sud, notamment dans les villes de Brakpan, Pretoria, Mbombela, Bethléem, Vereeniging, Brits, Port Elizabeth ou Cape Town. Selon les rapports de police qui se fondent sur des « vocaux récupérés sur les réseaux sociaux », Harry Johannes Knoesen est un exalté qui était convaincu de la réussite de son putsch. « Les croisés, le NCRM est vraiment proche, vraiment proche de frapper et de gouverner ce pays. Ces meurtriers, violeurs, et sombres ordures de la terre (…) vont donc mourir par milliers (…) Restez près de moi (…) Influencez les autres (…) Utilisez votre arme à feu, sortez de chez vous. J'assume la responsabilité de tout ce que vous faites sous ma bannière », peut-on entendre dans une conversation, datée du 16 novembre 2019, quelques jours avant le début du supposé coup d’État. [...]
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