gays aveyronnais communistes et fils de paysans à avoir percé dans l’art et essai subventionné ? Aucun, à part lui. Grâce à une marque pratiquement déposée, le Guiraudie-film. Soit des poursuites à ciel ouvert ancrées dans un terroir choisi avec rapports de classes sous-brechtiens, bêtes fabuleuses autant qu’invisibles, et désirs désaccordés. Le tout sur fond de fantaisie ado régressive, ma bite/ta bite (à la limite, ta chatte). Imaginons un Jean-Pierre Jeunet diabétique tentant de faire passer une fabulette d’Anne Sylvestre pour du cinéma novo brésilien façon conte social en plus drôle et tout fou. Les Inrocks, qui adorent ça, ont il y a vingt ans popularisé un mot pour désigner ces œuvrettes disruptives visant à côté pour mieux louper: « foutraque ». Guiraudie est depuis ses débuts typiquement « foutraque », militant à peine LGBT avec look passe-partout de camionneur qui fume trop – « les régions ont du talent ». Mais ses films d’abord DIY punk ont vite tourné au procédé, se mettant à ressembler à de mauvaises blagues, y compris Ce vieux rêve qui bouge, moyen métrage présenté au Festival de Cannes 2001 et adoubé par Godard. [...]
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