« Vous savez ce qu’elle a dit hier à la radio ? Que la rentabilité des agriculteurs ne la concernait pas. Ni plus, ni moins. »Le silence se fait dans la voiture. On aurait bien envie de rigoler, mais ça ne vient pas naturellement. « Elle », c’est Sandrine Rousseau, la passionaria des écolos qui s’amuse régulièrement à faire grincer les dents de tout ce que la France compte de mangeurs de saucisson, de patriarches réprouvés, de dissidents de la dernière heure… et d’agriculteurs. Sans se rendre compte du mal qu’elle fait, car à l’autre bout du buzz, il y a des travailleurs qui l’écoutent se moquer de leur labeur sans pouvoir lui répondre. « À ce niveau de mépris, c’est presque du trollage, en fait », constate amèrement Jean-Baptiste. « On aimerait en rire, mais en fait c’est vraiment dégueulasse de dire ça », concède Benoît en jetant un regard amer sur les nuages qui dérivent placidement, ancrés dans le bleu du ciel héraultais, et qui font planer leurs ombres sur les terrasses et sur ces fameux coteaux où s’épanouissent lentement les vignes – objets de toute leur attention, de toute leur sueur, de toutes leurs angoisses aussi. […]
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