Quand il le faudra je bondirai. Enfermé dans les toilettes de la rédaction de l’Obs, l’hebdomadaire des CSP + libéraux libertaires, il rongeait son frein. Pourquoi avait-il ri en conférence de rédaction lorsque le sujet « me-too, balance ton porc » avait été discuté ? Et pourquoi avait-il ajouté au sujet de Marlène Schiappa « Avec celle-là, je me sens pousser un groin » ? Peut-être l’abus de rosé avec le tajine du restaurant marocain d’à côté ? Ou le joint traditionnel avec le café ? Toujours est-il que la rédactrice en chef du service politique avait pris une paire de ciseaux pour lui faire passer une bonne fois pour toutes ses aspirations porcines de mâle blanc de plus de cinquante ans. Poursuivi par la responsable de la rubrique sports (ancienne lanceuse de javelot), il avait pu échapper à la castration grâce à une pointe de vitesse dont il ne se serait pas cru capable. Heureusement il avait son portable, fébrilement il composa le numéro de la police, un voyant s’alluma : batterie insuffisante…
Quand il le faudra je bondirai. Il se répétait la phrase en boucle, comme un encouragement. Il est vrai que sa position professionnelle n’était pas très favorable. Jeune pigiste à L’Incorrect pour la rubrique l’Époque, il craignait depuis le début l’ire de son chef. Ce dernier, dur mais juste, enfin souvent plus dur que juste, maniait (...)
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