Il y a des films qui sont comme ces corps dont on espérait trop pour se réjouir de les avoir enfin sous les yeux, et c’est le cas de cette nouvelle adaptation des Trois Mousquetaires. Car Dumas, car d’Artagnan, car les épées qu’on tire sous l’œil des princesses, c’est la France, précisément la France, et quand ce sont des Français qui s’en emparent pour la première fois depuis 1961, avec en plus 72 millions d’euros dans les poches, soit le cinquième plus gros budget de l’histoire de notre impécunieux cinéma, on voudrait que l’éclat des lys éblouisse les spectateurs jusqu’en Californie. Et les lys sont là, et la France est là : le cliquetis des lames résonne de bout en bout, on galope, on boit, on fait l’amour, et surtout on est tendrement insolent, aussi impatient de cracher sur un garde du Cardinal que de mourir pour son roi et de s’agenouiller devant sa reine. Bref, l’esprit mousquetaire y est, et c’est déjà beaucoup. Cette réussite est surtout possible grâce au quatuor d’acteurs principaux qui campent leurs personnages avec une jubilation évidente. Entre Civil, Duris, Marmaï et Cassel, la magie opère, les dialogues virevoltent, et on tient une belle page d’amitié virile dont le souffle rafraîchit les terres putréfiées du cinéma français. Comme s’il se souvenait enfin que les chevauchées et les bagarres sont un spectacle du meilleur intérêt, que l’on peut montrer sans honte ni justification, juste pour le plaisir. [...]
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