Vos chroniques littéraires sont hétéroclites. Vous passez de la littérature antique de Sénèque à la dialectique éristique de Schopenhauer – fort utile pour nos hystériques débats télévisuels – sans oublier la littérature contemporaine. Une de vos vidéos invitait d’ailleurs à réussir notre confinement avec les Lettres à Lucilius. Toujours aussi stoïque dans cette crise sans fin ?
Sénèque l’écrit, la nature sachant tous les malheurs auxquels nous les hommes sommes destinés, a placé dans « l’habitude » une forme de « douceur ». Ce, afin de nous réconforter. Nous sommes désormais presque coutumiers du fait de rester chez nous, de porter un masque, de remplir des attestations. D’être seuls et confinés. C’est que la nature ferait donc bien son travail de nature. Mon stoïcisme est néanmoins mis à mal par un hédonisme naturel qui, mis en cage, étouffe. Alors je relis Sénèque, pour tenter de continuer d’y croire un peu.
Votre vidéo sur L’Art d’aimer d’Ovide est très drôle. Elle a deux ans et vous disiez alors qu’il fallait « savoir où trouver les jeunes filles et les jeunes hommes ». On fait comment avec la pandémie ?
C’est une expérience catastrophique dont il faut savoir tirer profit. Les réseaux sociaux peuvent aussi nous rapprocher. Nous avons cette chance de pouvoir nous envoyer des messages – n’est-ce pas romantique et follement romanesque de s’écrire un long mois avant d’enfin se voir, en vrai ? Un quitte ou double des plus excitants. [...]
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