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Nous y sommes : en quarantaine, en confinement, enfermés chez nous. Comme auparavant les Chinois, puis nos voisins Italiens et Espagnols, nous Français devrons apprendre à vivre en limitant les contacts avec nos semblables, tous potentiels porteurs du virus venu du Wuhan. Nous sommes toutefois Français et avons encore le droit, que dis-je le devoir de râler depuis notre zone de confinement. Et il y a de quoi faire avec ce qui s’est passé en France depuis le début de cette crise planétaire. Il est même possible de parler de haute trahison après ce qu’a révélé Agnès Buzyn au journal Le Monde.
Ca y est, il nous a été officiellement demandé de faire le maximum pour lutter contre la diffusion du covid19, c’est-à-dire de rester chez nous. Simple ? Pas vraiment. Notre pays va être plongé dans le coma pendant une durée indéterminée qui pourrait s’étendre quasiment jusqu’à la fin du printemps. Le second tour des élections municipales a été, dans un même élan, repoussé. On se demande bien pourquoi le premier avait été organisé, tant le chaos et la peur de la pandémie ont pu démotiver de nombreux électeurs un peu partout en France, et plus encore dans les zones les plus touchées comme le Grand Est ou l’Île-de-France. Ce qu’il faut écrire aujourd’hui, c’est le scénario des deux derniers mois. Il faut graver dans le marbre et figer ce moment historique avant qu’il ne devienne un tournant. Il faut écrire ce qu’ils ont fait et ce qu’ils n’ont pas fait pour que jamais ce ne soit oublié. Emmanuel Macron a fustigé l’attitude des Français qui ont continué à sortir dans les rues et à se regrouper le week-end des 14 et 15 mars alors qu’il en a été le principal responsable.
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Le 7 mars, c’est déjà loin à la vitesse où vont les choses désormais, le Président de la République se rendait ainsi au théâtre et encourageait les Français à ne pas déserter les salles de spectacle, probablement sur les conseils de ses amis du show business. Pourquoi ? Dans le même temps, la porte-parole du gouvernement Sibeth N’Diaye se moquait sans vergogne de nos voisins italiens qui appliquaient des mesures de confinement.
Il faut graver dans le marbre et figer ce moment historique avant qu’il ne devienne un tournant.
Tout juste avant qu’Emmanuel Macron ne prononce son premier discours sérieux (jeudi 12 mars) sur la progression fulgurante de la pandémie, déclarant la fermeture de tous les établissements scolaires jusqu’à nouvel ordre, le rigide Jean-Michel Blanquer affirmait que les écoles resteraient ouvertes et la tenue des concours de la fonction publique maintenue ! Il faut bien admettre que certains experts les y avaient encouragé, du docteur des médias Michel Cymes déclarant ne pas avoir peur de cette « grosse grippe » en passant par Yazdan Yazdanpanah qui était certain qu’il y aurait « des cas importés en France, mais pas d’épidémie ». Sans oublier, évidemment, Agnès Buzyn pour qui les chances de développement d’une épidémie en France étaient « très faibles ». Si “faibles” qu’elle prétend désormais avoir alerté le Président dès janvier ! Elle aurait donc prévu que l’épidémie était inévitable ? Pourquoi alors a-t-elle accepté d’être candidate à Paris ? Pourquoi a-t-elle participé à la mascarade ? Pourquoi a-t-elle sciemment minimisé en mettant en danger la vie des Français ? Pourquoi le gouvernement n’a rien fait ? En d’autres temps, une telle négligence criminelle pouvait valoir la cour martiale aux responsables : aux coupables, osons le mot. À en croire le praticien hospitalier Alexandre Bleitbreu interrogé dans Les Echos, il est possible qu'”aucun système de santé au monde (soit) dimensionné pour faire face à cette pandémie”. Ils le savaient et ont tenté de le cacher pour ne pas nous effrayer. C’est tout le contraire qui se produit.
Ces « visionnaires » ont manqué de bon sens élémentaire et ont été arrogants. Bien sûr, ils disaient aussi qu’il fallait prendre « les choses au sérieux ». Mais l’ont-ils fait ? Emmanuel Macron prétend désormais que « nous sommes en guerre ». Pour faire la guerre, il faut des armes. Des masques, du gel hydroalcoolique et des lits d’hôpitaux équipés pour la réanimation nécessaire au traitement des cas graves. Nous en manquons. Pas seulement pour les Français du commun mais aussi pour les soignants d’hôpitaux, les médecins généralistes, les pharmaciens, les livreurs ou les caissières qui sont tous exposés au virus en première ligne. On s’est longtemps gaussé de Roselyne Bachelot mais elle était prévoyante ! Cette crise, nous le disions la semaine dernière, agit comme un révélateur de toutes les failles et de tous les errements nationaux et européens.
Nous sommes trop légers, trop arrogants. Emmanuel Macron a ainsi dû intervenir jeudi dernier et lundi 16 mars. Edouard Philippe a lui parlé le samedi précédant le premier tour des élections municipales pour rappeler aux Français l’importance de se confiner chez eux. Pourquoi donc avoir maintenu cette élection ? Était-ce nécessaire ? Sage ? Pourquoi avoir tardé à mettre en place des mesures de bon sens ?
Nous avions tous les exemples face à nous. Les mauvais et les bons. L’Italie, l’Iran et la Corée du Sud ou Taïwan, qui détectent tous les patients et sont suffisamment équipés.
Pendant trois semaines, il a simplement été rappelé aux Français de se laver les mains et de pratiquer une légère distanciation sociale. Se préparer ce n’est pas paniquer. Anticiper c’est prévoir le pire. S’inquiéter c’est sain. Nous avions tous les exemples face à nous. Les mauvais et les bons. L’Italie, l’Iran et la Corée du Sud ou Taïwan, qui détectent tous les patients et sont suffisamment équipés. Si nous n’avions pas traité les plus inquiets de paranoïaques, nous aurions gagné du temps et donc limité l’impact sanitaire, économique et bientôt social de cette maladie.
À quelque chose malheur est bon, dit-on. Au moins, le covid19 nous aura-t-il fait comprendre les limites de notre système. Nous ne sommes même plus autosuffisants confrontés à une crise, la désindustrialisation ayant fait son œuvre. Un virus peut faire bugger toute la machine. Nous sommes aussi inconscients et peu capables d’anticipation. Quant à nos hommes politiques, ils agissent en « père la nation » sermonneurs peu clairs. « Profitez-en pour lire », nous conseillait Emmanuel Macron lors de son allocution annonçant le confinement, terme qu’il n’a pas utilisé par peur d’être anxiogène, ne saisissant pas que c’est ce manque de clarté qui l’est.
On pourra aussi en vouloir à cette idéologie débile et mortifère du sans-frontiérisme.
Le Président devrait comprendre qu’il n’est pas là pour donner des conseils aux Français sur la manière d’occuper leur temps durant leur confinement. Parlons crûment : on s’en cogne. Son rôle c’est de fixer un cap et de dire ce qui doit être fait, de dire précisément comment évolue la propagation de l’épidémie. Ses câlins, ses leçons et ses envolées lyriques ne nous sont présentement d’aucune utilité, surtout avec un tel manque de panache et d’autorité.
On pourra aussi en vouloir à cette idéologie débile et mortifère du sans-frontiérisme. Non pas que la fermeture des frontières eut stoppé l’entrée du virus, qui a débarqué en Europe entre le 20 et le 25 janvier, soit presque concomitamment à la révélation très tardive par la Chine – manipulatrice et dissimulatrice au départ – de la transmission entre humains de cette pneumonie d’un nouveau genre, mais parce que cela nous aurait permis de limiter la diffusion du virus et de le circonscrire plus efficacement. Encore une fois, que de temps perdu ! Le premier « cluster » de l’Oise est directement de la responsabilité du politique. En rapatriant des contaminés sans prendre de précautions, la vie des Français a été mise en danger de la même manière que notre système de santé tout entier qui pourrait ne pas résister au choc. Nous avons voulu éviter la crise. Nous aurons la crise et l’épidémie.
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On peut en vouloir à tous ces gens qui n’ont pas préparé les esprits, qui ont méjugé leur peuple et l’ont aussi trompé. Maintenant, vivons sereinement cette quarantaine. Vivons-la au mieux, dans l’espoir d’en sortir au plus vite. Mettons-la à profit pour réfléchir au monde qui naîtra après cette tragédie. Il sera différent, brisé. Mais il sera aussi porteur d’espoir. L’humanité a vu de nombreuses épidémies, plus terribles encore. Elle en ressortira plus forte, et nous avec !
Gabriel Robin
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