Konan Kouadio Bertin, ministre ivoirien de la Réconciliation et de la Cohésion nationale le reconnaît d’emblée : « J’essaie d’éteindre des brasiers qui peuvent de nouveau s’enflammer à tout moment ». Fin septembre, le ministre a reçu Miss Côte d’Ivoire et ses deux dauphines pour une mission particulière, « faire d’elles des ambassadrices de la réconciliation ». À 53 ans, ce transfuge de l’opposition pose un diagnostic lapidaire : « Tout est à faire ». S’il se réjouit de la rencontre historique, mi-juillet, entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, M. Bertin pense que le processus sera long et craint, à raison « que les lenteurs n’enveniment la situation ». Dans les rues d’Abidjan, les populations sont plutôt sceptiques. Pour Madoussou Coulibaly, 58 ans, sociologue qui a travaillé pour la Commission Dialogue Vérité Réconciliation, « la réconciliation est mal partie d’autant que la justice internationale n’a ciblé qu’un seul camp ». Un avis partagé par beaucoup d’Ivoiriens d’autant qu’aucun acteur du parti au pouvoir n’a été inquiété. La justice internationale a « fait le jeu des vainqueurs ». Des vainqueurs soutenus par la France dont le rôle reste largement critiqué. […]
Le lancement d'un nouveau parti politique par Laurent Gbagbo, 76 ans, fait planer le doute sur le renouvellement prochain de la classe politique
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