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À VOIR OU À FUIR, C’EST LA SEMAINE CINÉMA DE L’INCORRECT

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Publié le

24 mars 2019

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SEMAINE CINE

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Une immersion dans une abbaye bénédictine, des soixante-huitards au seuil de leur dernier virage ou un homme de retour dans la communauté juive ultra-orthodoxe, où il a été violé, enfant … Que faut-il voir ou fuir au cinéma cette semaine ?

 

QUI M’AIME ME SUIVE

De José Alcala avec Daniel Auteuil, Catherine Frot, Bernard Le Coq

Gilbert et Simone vivent une retraite agitée dans un village du Sud de la France. Le départ d’Étienne (voisin et amant de Simone), le manque d’argent, mais surtout l’aigreur permanente du mari, poussent Simone à fuir son foyer. Gilbert prend alors conscience qu’il est prêt à tout pour retrouver sa femme.

 

 

Avec Qui m’aime me suive, José Alcala dresse le tableau d’un trio de petites gens soixante-huitardes au seuil de leur dernier virage, dont le présent est désenchanté et l’avenir guère réjouissant. Hésitant entre la comédie amère et la romance italienne, le film finit par franchement boiter. Si les acteurs semblent s’amuser dans ce trio de vaudeville revisité du mari, de l’amant et de la femme, le spectateur a toutes les peines du monde à se passionner pour ce récit prévisible. Ni détestable, ni attachant, on se laisse dériver sans secousses dans cette aventure qui ne laissera aucun souvenir. Vain.

Arthur de Watrigant

 

 

LEUR SOUFFLE

De Cécile Besnault et Ivan Marchika

Au milieu des paysages chers à Cézanne, Sœur Bénédicte va faire ses vœux perpétuels. Elle s’apprête à vivre cloîtrée dans une abbaye bénédictine surplombant la vallée de la Durance, à Jouques. Avec d’autres sœurs, elle consacrera ses journées au travail et à la prière.

 

 

L’ouverture est somptueuse. La caméra capte le visage de Sœur Bénédicte alors qu’elle prononce ses vœux perpétuels, on perçoit le bouillonnement de son esprit et la joie de son cœur, comme si l’habitait une tension mystérieuse. Le plan suivant montre l’entrée au couvent, quand la jeune femme s’avance encadrée par les ecclésiastiques d’un côté et sa famille de l’autre, et qu’on devine une séparation mêlant joie et de tristesse. Puis la porte se ferme et ne résonnent plus que les voix des bénédictines. Malheureusement ce souffle s’estompe vite. Ne s’enchaînent plus, alors, que de longs plans soignés, arides et contemplatifs, certes à hauteur des sœurs dont les psaumes rythment le récit, mais les réalisateurs, trop respectueux de ce qu’ils observent, renoncent à composer. Or le cinéma c’est aussi cela : couper, opposer, interpréter, pour mieux révéler ce que le réel seul n’avoue pas.

Arthur de Watrigant

 

 

M

De Yolande Zauberman

Après 7 ans d’absence, Yolande Zauberman revient avec un documentaire sobrement intitulé M, pour Menahem. Dès le monologue d’ouverture, M, flou et souvent décadré, touche par la sincérité de son propos, la caméra se faisant réceptacle impartial du récit.

 

 

Abusé durant son enfance par des Haredim (juifs orthodoxes), M retourne à Bneï Brak, ville où il a grandi, pour s’exprimer et chercher la paix. Il y fait des rencontres décisives, et à mesure que les langues se délient, le viol se retrouve partout. À tel point qu’on s’inquiète du « Galgal », ce cercle vicieux presque fatal, qui voudrait qu’un violé devienne violeur à son tour. Y. Zauberman nous immisce dans ce milieu religieux très fermé, tandis qu’elle étudie, à travers des témoignages poignants, les rapports humains dans leur transparence la plus crue. Comme seul apparat, le morceau Beirut d’Ibrahim Maalouf, temporise le récit, s’incluant parfaitement au milieu d’une B.O constituée uniquement de chants liturgiques. M se construit autour d’histoires grandement personnelles, mais fait écho en chacun de nous, sans esthétiser la réalité ni mettre en scène le pathos, c’est une oeuvre admirable sur un sujet des plus sensible.

Victor Tarot

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