Dans le jeu vidéo, comme dans les autres arts, se côtoient le meilleur et le pire. Et comme souvent, le plus commercial n’est pas nécessairement le plus qualitatif. C’est peut-être pour cette raison que ce support culturel n’est pas encore reconnu unanimement comme un art à part entière. Mais la bande dessinée a connu les mêmes difficultés à faire connaître son génie propre, et devenir le neuvième art.
Le jeu vidéo est la synthèse d’autres arts. La modélisation des personnages est une sculpture au sens strict. La profondeur de champ, le placement de la caméra, le placement des personnages dans l’espace, la gestion de l’éclairage, tout cela s’inspire de la peinture classique. Les mouvements de caméra et la liberté contrôlée proposée au joueur, les cinématiques, sont des pièces de cinéma. La musique tient une place centrale, et les meilleurs compositeurs de musique classique, électronique ou de variété, participent aux bandes originales. Il est de plus en plus commun que des comédiens de renom jouent des personnages avec lesquels le joueur interagit, prêtant jeu et image. Enfin, l’écriture y tient la même place que dans le cinéma : répliques et monologues sont aussi travaillés que dans une pièce de théâtre. La synthèse de ces différents types d’expression au service d’une expérience narrative rend possible une immersion très prenante, génératrice d’émotions et de questionnements, au même titre qu’une visite dans la galerie Richelieu au Louvre, le visionnage d’un film de Paolo Sorrentino, ou le plongeon dans un recueil de poèmes de Théophile Gautier. [...]
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