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Éditorial d’Arthur de Watrigant : Le projet de la mort qui tue

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Publié le

3 mars 2023

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« Des mutuelles prêtes à organiser des “lieux” pour zigouiller les cancéreux en phase terminale ? Quelle bonté d’âme. » Éditorial du numéro 62 par Arthur de Watrigant.
hopital

Vous ignorez peut-être de le savoir, mais à l’initiative d’Emmanuel Macron, une Convention citoyenne planche depuis décembre sur la fin de vie. Vaste programme. Pour résumer, cent quatre-vingts citoyens sont tirés au sort pour discutailler des orientations du futur projet de loi sur « la fin de vie », jolie formule pour dire buter les vieillards et les malades trop indignes pour pomper notre oxygène et creuser un peu plus le trou de la sécu et de la couche d’ozone. Une promesse de notre Président faite à l’increvable Line Renaud qui nous enterrera tous.

Lire aussi : Éditorial d’Arthur de Watrigant : L’Empire du faux

On pourrait bien se demander de quelle légitimité se revendique la centaine de sbires choisie par téléphone pour savoir s’il faut seringuer les indignes deux ans après que la macronie a foutu la France sous cloche pour les protéger. Athènes le faisait bien rétorquent certains, oubliant que les dieux ne s’embarrassaient pas de scrupules pour bouger les dés avec l’assentiment des Grecs. En revanche, écouter Emmanuel Macron expliquant qu’il remettrait le sort à Dieu eut été franchement amusant, et pas que pour voir la tronche déconfite des laïcards de toute obédience. Il suffit de voir leur tir de barrage à l’annonce du nouveau livre de Sonia Mabrouk, brossée par le camarade Mathieu Bock-Côté quelques pages plus loin, qui ose affirmer qu’il faut reconquérir le sacré. La crise d’hémorroïdes n’était pas loin, une maladie chronique pour ces sachants surtout dès qu’on cause mystère et humilité.

Les premiers résultats de cette fameuse Convention sont donc tombés et là, ô surprise, les obsédés de la piquouze vont pouvoir se faire plaisir.Une majorité s’est prononcée pour l’euthanasie, à 66 %, 79 %, 86 % des votants. Non chers lecteurs, ce n’est pas une coquille, les chiffres n’ont aucun sens en plus d’être sérieusement pilotés comme le montre l’excellente enquête de Rémi Carlu en page 9. Étonnant non ? Pas si sûr si l’on se souvient du fameux sondage des 96 % des Français pour l’euthanasie, aussi fiable qu’un référendum en Crimée, brandi comme un talisman par les militants de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) depuis des années : « Préférez-vous mourir dans une longue et atroce agonie accompagné du dernier bouquin de Christine Angot lu par Sandrine Rousseau et Olivier Véran ou mourir dignement, sans souffrance accompagné par un harem de mannequins russes ? » On se demande bien qui sont les 4 % de psychopathes…

Piquer un enfant reste encore inaudible en France, du moins extra-utéro, même si le dernier dérapage de Pierre Palmade a permis de remettre un coup de projecteur sur l’escroquerie sémantique du fœtus

Pour nous rassurer, Emmanuel Macron a confié le sérieux et la légitimité de l’organisation de cette Convention au Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) présidé par Thierry Beaudet depuis mai 2021. Son nom ne vous dit rien et pourtant le bougre est l’ancien patron de la Fédération nationale des mutuelles de santé et s’est offert une tribune en janvier 2020 dans le JDD expliquant : « Pour ma part, je plaide pour une solution de liberté qui laisse à chacun le choix d’une fin de vie digne. Et si une réforme allait dans ce sens, alors je suis sûr que des mutuelles se feraient encore pionnières en créant les lieux et les conditions permettant d’exercer cette liberté. » Des mutuelles prêtes à organiser des « lieux » pour zigouiller les cancéreux en phase terminale ? Quelle bonté d’âme, et n’y voyez surtout pas là une énième poudre de perlimpinpin fabriquée en loucedé rue Cadet pour s’enrichir, et pour pas cher en plus.

Seul problème, prise dans son élan, la Convention s’est aussi prononcée pour l’euthanasie et le suicide assisté des enfants et des adolescents, et c’est là qu’est l’os. Piquer un enfant reste encore inaudible en France, du moins extra-utéro, même si le dernier dérapage de Pierre Palmade a permis de remettre un coup de projecteur sur l’escroquerie sémantique du fœtus. Les débats s’annoncent houleux même si le résultat semble inéluctable : la fin de la zone grise, cet endroit feutré où l’on décide seul, en responsabilité sans tampon moral de l’État, en un mot l’euthanasie de la conscience.


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