Difficile de ne pas être charmé par Édouard Cortès ! L’homme, trapu, barbu et au crâne monacal, arbore toujours un accueil souriant, yeux pétillants et accolade virile. Avec lui, on ne s’ennuie jamais et pour cause, sa vie est aventure : quête d’aventure, projet d’aventure, récit d’aventure. Mais rien à voir avec un adolescent attardé en mal d’expériences fortes. L’aventure prend chez lui des proportions structurelles. Il a compris que la vie humaine est aventure, qu’on le sache ou qu’on ne le sache pas. Édouard Cortès est ce que l’on appelle un écrivain voyageur.
Il voyage à pied : Jérusalem en voyage de noces avec Mathilde, Rome en famille, Compostelle bien sûr. Mais il voyage aussi en voiture : Paris-Saïgon sur les traces de Larigaudie ou encore la Russie, et l’Afghanistan. Chaque voyage est matériau et vecteur de son propre itinéraire personnel ; et la mise en mots qu’il en effectue lui donne une nouvelle dimension. L’écriture est un filtre par lequel se décantent ses expériences, ses rencontres, ses sentiments, qui ouvre ainsi au lecteur un monde d’une très grande richesse, ou plutôt une lecture de notre monde commun. Chaque lecture d’un ouvrage de Cortès est la source d’une méditation sur le sens de la vie et sur notre appartenance au cosmos. Car ce voyageur qui écrit est aussi un paysan. Il a un sens de la terre, du terrain, de la faune et de la flore qui s’y déploient. Mais comment peut-on être à la fois enraciné et nomade ? Comment habiter et cultiver la terre tout en la parcourant en long, en large et en travers ? Telle est la tension de cet homme, sa fêlure secrète dont sourd toute la fécondité. [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !