Sans doute les crises ont toujours pour effet de créer des objets de fixations indépendants de toutes réalités complexes ; lesquels synthétisent moins la vérité d’une époque que celle des fantasmes qu’elle éprouve, ce qui, à la fin, nous en dit malgré tout un peu sur l’époque. Le livre de Klaus Schwab et Thierry Malleret, The Great Reset, publié en juillet 2020 est, pour l’instant, parmi les grands gagnants de cette Nouvelle Star de l’apocalypse qui vaut à ce pensum médiocre d’être désormais perçu comme la bible maléfique d’une conspiration mondiale destinée à nous enfermer chez nous pour toujours, et ce afin de faire advenir le transhumain connecté à Netflix pour le restant de sa vie – ce qui risque de faire long vu qu’on aura aboli la mort. Forcément, le livre de Schwab ramassant à peu près tous les fantasmes les plus flippants et les théories les plus naïves dans l’air du temps depuis deux décennies, il se prête aisément à toutes les rêveries millénaristes, quoique nous doutions que ceux qui s’en effrayent le plus l’aient ne serait-ce que feuilleté.
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