Plusieurs centaines de millions de corruption
Tout le monde savait dans le BTP et l’aménagement. Sous l’ère mitterrandienne, les entreprises qui souhaitaient obtenir des marchés publics devaient verser, par le biais de fausses factures, à hauteur de 2 % à 4 % du montant des marchés concernés à des bureaux d’études, parmi lesquels URBA, SAGES ou BLE. Ces derniers finançaient directement le parti socialiste. Le policier Antoine Gaudino et le juge Thierry Jean-Pierre se sont mis à enquêter à partir de 1989. Il faudra l’amnistie votée par Rocard pour empêcher l’explosion. La menace pesait directement sur le financement de la campagne de 1988. La razzia a pu s’élever à des centaines de millions de francs de l’époque.
15 millions d’euros de grands travaux
Quatre mois après son élection, Mitterrand réunit un cercle de fidèles. Il voulait marquer la France de son empreinte architecturale. Nous lui devons la rénovation de la Villette, la création d’un opéra à la Bastille, l’érection d’une Arche à la Défense, le Grand Louvre, le transfert de Bercy, l’Institut du monde arabe. Ces constructions se sont révélées des gouffres financiers. Le tout est désormais estimé à 15 milliards de francs de l’époque, une somme colossale. Le chantier de la cité des sciences a triplé son coût initial. Celui de Bastille a doublé. Jack Lang vantait « le coup de fouet pour l’économie ». Pendant ce temps, personne ne pensait aux futurs coûts de fonctionnement. « Nous n’y pensions pas, à l’époque », a admis Yves Dauge, coordinateur des grands projets dans Le Figaro en 2014. [...]
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