Comment avez-vous choisi les textes composant ce volume ? Et pourquoi ce titre, Écrits de combat ?
Constance de Bartillat, Charles Ficat et moi avons choisi les huit essais qui nous ont paru les plus représentatifs de l’engagement politique et social de George Orwell. Nous leur avons ajouté, en guise de pendant, sa longue et magistrale étude de l’œuvre de Charles Dickens parce qu’elle illustre bien, par incidence, la pensée de l’auteur du Quai de Wigan, notamment autour de la notion de common decency qui lui était si chère. Le titre, Écrits de combat, nous a semblé découler naturellement de ce choix dont l’un des critères était de montrer qu’Orwell se range toujours du côté des démunis, des laissés-pour-compte et, de manière générale, des personnes les plus vulnérables de la société.
Lequel de ces textes vous a le plus frappé ?
Tous m’ont fait une forte impression, à des périodes différentes de ma vie. Je me rappelle avoir lu Shooting an Elephant (« Comment j’ai tué un éléphant ») dans un train de nuit, entre Paris et Venise, il y a environ vingt-cinq ans, et Down the Mine (« Au fond de la mine ») sur le pont d’un bateau où je n’arrivais pas à dormir à la belle étoile, faute de disposer d’une cabine, entre Venise et Corfou, pendant l’été 1999. Ce dernier texte, en particulier, a radicalement influencé mon point de vue politique. On a du mal à ne plus être de gauche quand on l’a lu.
La gauche n’est plus la seule à se réclamer de lui : tout le monde se l’approprie…
Oui, cela finit par être agaçant. Chaque fois qu’une opinion ou un goût devient majoritaire, je suis inévitablement enclin, comme beaucoup de francs-tireurs qui préfèrent les marges, à défendre le parti contraire, quitte à faire l’avocat du diable. [...]
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