Monsieur l'Ambassadeur, vous appartenez à l’illustre famille Károlyi qui a donné de nombreux grands serviteurs de l’État à la Hongrie. Malheureusement, l’histoire officielle a surtout retenu votre grand-oncle Mihály Károlyi, le « comte rouge » qui fut l’éphémère président de la République Hongroise en 1919 après avoir détrôné les Habsbourg en 1918 et avant d’être lui-même balayé par la révolution bolchevique de Béla Kun. Alors que son demi-frère, le comte József Károlyi (1884-1934), votre grand-père, est une figure bien plus attachante, par sa fidélité dynastique aux Habsbourg et son conservatisme politique qui le place dans la lignée des grands catholiques sociaux. Pouvez-vous nous brosser son portrait et nous expliquer pourquoi vous avez voulu ainsi le mettre en avant ?
À l’étranger, le nom de mon grand-oncle Mihály était connu parce qu’il a été, même si c’est pour peu de temps, Premier ministre et président de la République. Mais même à une époque où « tout changeait », le label de « comte rouge » était loin de rendre justice à l’image de ma famille. C’est pour cette raison que j’ai souhaité rétablir l’équilibre en faisant sortir de l’oubli la personnalité de mon grand-père, dont les qualités humaines – dont je n’ai pu qu’entendre parler, ne l’ayant pas connu – m’avaient fortement impressionné. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !