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Grande Jacquerie des Gilets Jaunes, Acte IV, Scène 1.

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Publié le

11 décembre 2018

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Samedi 8 décembre. Reportage à la manifestation des Gilets Jaunes, vaste imbroglio de militants antiracistes qui se servent du système et vraies petites gens qui le subissent. Alors, déferlement de violence ou manœuvres policières ?

 

Nous arrivons Gare Saint-Lazare vers 10h du matin, afin d’estimer la valeur du rassemblement. Nous ne sommes pas déçus : en tête de cortège, la bannière du collectif Justice pour Adama, tenue par la sœur d’Adama Traoré et l’inénarrable Edouard Louis. Si nous ne comprenons tout d’abord pas les raisons qui poussent un collectif réclamant la justice pour un criminel notoire dont les frères continuent à terroriser leur lieu de résidence à rejoindre les gilets jaunes, nous le comprendrons bien vite en observant le reste du cortège.

 

@AlainBlanville

 

Viennent en effet ensuite, pêle-mêle, Solidair.e.s, Fac en colère et ses étudiants à dreadlocks, des membres épars de la CGT, ainsi qu’une fanfare. Rien à voir avec les gilets jaunes, donc : nous avons là affaire aux militants professionnels, qui squattent toutes les manifestations pour tenter d’imposer leurs revendications : les meilleurs alliés du système, contestataires aux ordres, sans danger pour le pouvoir en place. Les rebellocrates de salon, comme disait le regretté Philippe Muray, se foutent éperdument des Gilets Jaunes, ou de la sainte colère d’un peuple à bout. Ils ne sont là que pour leur pomme, pour défendre leur bout de gras. Leur récupération est écœurante, car les gens qu’ils rejoignent sont en réalité ceux qu’ils méprisent. Assa Traoré se moque éperdument de la France périphérique. Quant à Edouard Louis, maître de la récupération, on sait ce qu’il pense du milieu dont il est extrait, ses livres nous l’ont assez prouvé. Et en ce qui concerne les bloqueurs de fac, il est bien opportun pour eux que cette contestation qui ne les concerne pas tombe au moment des partiels, juste avant les vacances de Noël…

 

@AlainBlanville

 

Lire aussi : Chronique d’une partition engagée

 

Écœurés, nous quittons prestement les lieux afin de rejoindre les Champs-Élysées. Le chemin qui nous y mène est balisé par une importante présence policière : barricades, blindés, escadrons de gendarmerie. Détail amusant : la plus importante présence policière se trouve aux abords des Galeries Lafayette. On laissera au lecteur le soin d’en tirer ses propres conclusions…

 

@AlainBlanville

Si l’on peut reconnaître quelque chose à Christophe Castaner, c’est que son cabinet a extrêmement bien travaillé pour monter une souricière qui envoie les manifestants dans des goulots d’où ils seront impeccablement fouillés. Une fois la fouille passée, nous arrivons sur les Champs-Élysées, passablement vides. Le calme est sidérant. On croise un habitant du coin faisant son jogging, ainsi quelques jeunes adolescents en trottinette électrique, l’air un peu perdu. Le gros des Gilets Jaunes se masse vers l’Arc de Triomphe. De temps en temps, une détonation de grenade de désencerclement se fait entendre. On monte. Il est difficile de bien savoir ce qu’il se passe. De temps à autres, les CRS avancent, faisant reculer la masse. Du gaz lacrymogène est envoyé à intervalle régulier.

 

@AlainBlanville

 

Pas loin de nous, un manifestant reçoit une grenade dans la jambe, et un cercle se forme autour de lui pour le protéger en attendant l’arrivée du personnel médical.

Ce cortège-ci n’a rien à voir avec l’autre : s’il est composé de gens aux allures et aux parcours fort différents (on croise côtes à côtes un jeune homme aux longs cheveux blonds portant fièrement son drapeau « Armée catholique et royale » ainsi qu’un gauchiste en dreadlocks), il est étrangement plus homogène que le cortège des agitateurs de plateaux télévisés, présents pour leur quart d’heure de gloire.

Ici, la seule gloire dont il est question est la gloire des petites gens, de ceux qui ont du mal à boucler leurs fins de mois, et qui se sentent abandonnés par le gouvernement de l’État censé les représenter.

Le ras-le-bol est palpable.

 

Lire aussi : Les cocus sortent du placard

 

Cependant, la situation reste calme jusqu’en fin d’après-midi, lorsque des « jeunes » s’en prennent à la boutique Orange, avant d’être éjectés manu-militari par des Gilets Jaunes qui refusent d’être une fois de plus assimilés aux casseurs par les médias.

 

@AlainBlanville

 

On décide alors d’aller voir ce qu’il se passe dans les rues adjacentes. La situation semble calme, jusqu’à ce qu’une voiture s’embrase. Les CRS chargent alors. On suffoque dans la nuée de gaz lacrymogène. Sur ces entrefaites, une deuxième charge de CRS a lieu, dans l’autre sens. Une nuée de jeunes débarque, armés de clubs de golf pillés dans une boutique voisine.

 

Certains protègent une BMW et l’aident à quitter les lieux. Étaient-ils des jeunes du quartier venus protéger leurs biens, ou des casseurs protégeant la voiture qui les a amenés sur les lieux ? Difficile de le savoir. La confusion est totale. Nous décidons alors de remonter la Seine jusqu’au Louvre pour rejoindre les Grands Boulevards, où l’on nous a dit que la situation était encore explosive. Tous les ponts sont verrouillés par la police. Nous jetons l’éponge.

 

@AlainBlanville

La mobilisation peut sembler avoir été moins moindre ce samedi, mais cette sensation tient à deux choses : les arrestations préventives, pratiques pour gonfler les chiffres et faire peur aux téléspectateurs, ainsi que le travail de sape des médias de masse, qui ont instillé la peur dans l’esprit des gens en peignant un samedi de feu, de chaos, de destruction et de mort. Si l’on ne peut pas nier que la mobilisation des Gilets Jaunes est encore forte, et ne semble pas dépérir, il est sûr que ce samedi, l’apocalypse n’aura pas eu lieu. Rendez-vous donc samedi prochain pour le Ve acte de la tragédie de l’hiver. Mais quel titre donnera-t-on à la pièce ? Pour l’instant, le plus adéquat semble être Le roi se meurt.

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