C’était le mercredi 26 avril 1961 : le putsch d’Alger a échoué et le commandant du 1er R.E.P. Hélie Denoix de Saint Marc se constitue prisonnier. De retour en France, comme il le relate dans ses mémoires Les Champs de braises, les autorités lui posent la question rituelle : « Avez-vous déjà été condamné ? ». Il répond : « À la perpétuité, par les Allemands ». Son procès n’est pas encore commencé que le ton est bel et bien donné.
Saint Marc comparaît devant le Haut Tribunal militaire le 5 juin 1961, et c’est le compte rendu intégral du procès publié chez les Nouvelles Éditions Latines, abondamment annoté et commenté par Bernard Zeller – le fils d’un des généraux du putsch, André Zeller –, qui nous permet de plonger dans les drames qui ont drapé l’événement. Plus que son action dans la Résistance, les vingt-deux mois passés dans les camps de concentration ou son combat en Indochine, c’est son procès pour participation au Putsch des généraux qui a fait sa renommée. Face à un pouvoir public qui requit contre lui la peine injustement lourde de vingt ans d’emprisonnement, encensé par des témoins qui regrettaient de devoir déposer contre lui, soutenu à demi-mot par l’avocat-général, puis frappant tous ceux présents par sa droiture et ses répliques sans faille, Saint Marc a, pour citer l’historien Olivier Dard en préface de l’ouvrage, « marqué l’histoire comme la mémoire de la France contemporaine ». [...]
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