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Investir l’empire du milieu

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Publié le

2 septembre 2019

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Aujourd’hui en France, on entend raconter que certains nés, grandis, nourris et sortis de la droite assurent avec morgue que l’heure est au dépassement des anciennes traditions et à coups de syntagmes sales comme « nouveaux clivages », « paradigme contemporain » ou que sait-on, ils prônent des alliances adolescentes, espérant rassembler tous les« antilibéraux », terme dont ils donnent une définition assez coextensive pour qu’elle plaise à n’importe qui, sauf à Macron, croient-ils.

 

 

En réalité ils sont tétanisés par la méduse qu’ils ont cru regarder dans les yeux. Dans les yeux de Macron ils n’ont rien vu, seulement leur perte et voué leur énergie du désespoir à circuler à contre-sens du réel mouvement contemporain qui n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais celui d’En marche, bloc bourgeois de rentiers ringards qui a cru relustrer le vieux mot de progressisme avec un coup de chiffon de grand-maman. Ils ont peur et ne peuvent rien. 

 

Lire aussi : Le dernier éditorial de Romaric Sangars: Le point zéro des routes

 

Alors que l’histoire a opéré un tête-à-queue salutaire. Partout dans le monde occidental, la chose est acquise : États-Unis, Russie, Pologne, Italie, Royaume-Uni, Hongrie, partout les vainqueurs, les éclaireurs ont fondé leur nouvelle légitimité sur le désir de conservation, autrement dit, horresco referens, sur le conservatisme. Macron s’est placé lui-lui-même hors-jeu en se proclamant, à la suite de certains de ses petits conseillers, dans le camp des progressistes. Par là il s’est condamné à tourner en rond entre hausse de la CSG et définition de la retraite par points, parfois PMA pour faire le malin, sans jamais oser penser plus loin, plus haut, ni l’homme, ni sa destinée, ni la France, ni l’histoire, ni aucune transcendance. Il n’y a plus d’horizon. 

 

Aller chercher une gauche qui pour soucieuse du petit, du dominé qu’elle soit ne se résoudra jamais à un compromis anthropologique ni civilisationnel c’est se condamner à l’échec et au déshonneur. 

 

Les libéralismes sont généralement haïssables, ce n’est pas nous qui dirons le contraire, mais fonder son assaut sur une hypothétique alliance des revers, c’est n’avoir rien compris à la politique d’occupation du terrain propre à la démocratie de régime majoritaire, en sus de se livrer à des contorsions idéologiques dignes d’un moine shaolin. Prôner une impossible union des « populismes » – terme jamais défini – c’est se résoudre à assumer son statut de marginal, de refoulé, de barbare d’au-delà du limès. Aller chercher une gauche qui pour soucieuse du petit, du dominé qu’elle soit ne se résoudra jamais à un compromis anthropologique ni civilisationnel c’est se condamner à l’échec et au déshonneur.

 

Lire aussi : L’éditorial du numéro d’été : Croisons-nous

 

Ce n’est pas une réponse au progressisme de Macron, encore moins à son empire du milieu que d’en occuper les marges. Les Gilets jaunes en ont donné une illustration éclatante à leur corps défendant. Il n’y a pas de cohérence, encore moins de vérité, dans l’agrégat des antilibéralismes contemporains. Certains tirent à hue, vers une loi naturelle qui a été outrepassée, violée par l’inflation des faux droits ; les autres à dia, dans leur apologie de l’émancipation à tout prix et dans la négation des héritages et du donné. Les uns accusent la licence, les autres la marchandises. On peut certes accuser les deux du même mouvement. Mais pour ça il faut être de droite. 

 

C’est donc à l’élargissement du domaine de la droite qu’il faut se livrer, comme le tente Salvini par exemple en Italie, et non à un rabougrissement couard vers un électorat captif, et sempiternellement perdant. Mais voilà un projet qui réclame des couilles et du talent, un investissement quotidien et offensif de tous les domaines de la société, par tous les moyens même moraux. Voilà qui réclame un esprit d’aventure, de conquête, de courage, qui réclame parfois de brûler ses vaisseaux et de se soucier du monde avant de songer à son compte en banque. On demande des guerriers, des conquistadors, des croisés.

 

Jacques de Guillebon

 

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