Comment expliquer la naïveté des stratèges libéraux après la chute de l'URSS quant à la dangerosité du monde ?
Au lendemain de l’effondrement de l'Union soviétique (et donc de la disparition de la logique des blocs), les « stratèges » occidentaux ont été persuadés (y compris via les écrits de spécialistes autoproclamés comme Francis Fukuyma ou, en France, Alain Minc et Guy Sorman) qu'était enfin arrivé l'heureux temps d'un monde unipolarisé contrôlé par l'Empire américain et ses vertus (« God Bless America »). Pourtant, après quelques années relativement euphoriques, le contexte des relations internationales s'est vite assombri, des événements du 11 septembre aux avatars de l'Afghanistan ou du Moyen-Orient, en passant par la crise des subprimes.
Constat cruel : tout en négligeant la pérennité de certains défis (dont le dynamisme tous azimuts de certaines nations candidatant au statut de superpuissances, la Chine tout particulièrement), le monde occidental n'a pas comblé les failles inhérentes à la plupart des sociétés démocratiques. Ces failles sont nombreuses. J'en citerai trois, malheureusement complémentaires : tout d’abord son malthusianisme au plan démographique, contrastant avec le dynamisme des pays du Tiers monde, et les migrations internationales bien mal maîtrisées qui en sont le corollaire ; ensuite les effets de la désindustrialisation et des délocalisations (au profit notamment de Pékin) ; enfin, le fait que nos vieilles nations d'Europe occidentale semblent baigner dans une atmosphère mortifère de culpabilisation civilisationnelle. [...]
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