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Kaïs Saïed et le droit à la continuité historique des peuples

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Publié le

7 avril 2023

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Le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, a récemment défrayé la chronique des deux côtés de la Méditerranée pour ses prises de positions particulièrement hostiles à l’immigration subsaharienne en Tunisie.
Kaïs Saïed

Avec ses propos, il sort des habituels discours feutrés des chefs d’États au sujet de l’immigration de masse, au premier rang desquels caracole le lénifiant Emmanuel Macron. Le président tunisien a ainsi affirmé que la Tunisie était confrontée à des « hordes » d’immigrés clandestins en provenance d’Afrique subsaharienne, sources de « violence et de crimes » selon lui. Plus détonnant encore, la présence massive de ces immigrés subsahariens, relèverait d’une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » de la Tunisie. Et ce, afin d’en effacer le caractère « arabe » et « musulman ».

Toute ressemblance avec la vision de la France du général de Gaulle (rapportée par Alain Peyrefitte), affirmant qu’« Il peut bien sûr y avoir des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns, à condition qu’ils ne restent qu’une petite minorité car sinon la France ne serait plus la France » et que nous étions avant tout « un peuple de race blanche, de culture grecque et romaine et de religion chrétienne », ne saurait être fortuite.

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Kaïs Saïed comme le général de Gaulle sont des patriotes enracinés, attachés à la préservation de l’identité de leur pays, de l’identité de leurs peuples.

Il faut laisser aux Tunisiens le soin de répondre au procès en « complotisme » qui leur est fait en réponse à l’affirmation présidentielle de l’existence d’une entreprise criminelle visant à changer le caractère démographique de la Tunisie, ce qui estomperait son caractère arabo-musulman. On pourra simplement observer que la Banque Mondiale a décidé de suspendre son partenariat avec la Tunisie à la suite de ces propos qui ont fait hurler nombre d’ONG, aux premiers rangs desquelles Amnesty International ou la Fédération Internationale des Droits de l’Homme. Autant d’institutions globalistes qui ne sauraient envisager les questions politiques par un autre prisme que celui de la mondialisation. Et de la mondialisation libérale-libertaire, cela va sans dire.

Il faut espérer dès lors que nul n’aura vu de complotisme dans les mots du général américain Wesley Clark, chef de l’OTAN en Europe ayant dirigé la campagne de bombardements de la Yougoslavie durant la guerre du Kosovo, lorsqu’il affirmait qu’« Il ne doit plus y avoir de place en Europe pour des peuples non métissés. Les peuples non mélangés appartiennent aux idées du XIXe siècle ».

Autant d’institutions globalistes qui ne sauraient envisager les questions politiques par un autre prisme que celui de la mondialisation.

De même lors de la récente campagne présidentielle française, le débat sur le basculement démographique en cours dans notre pays s’est d’abord axé sur le thème du « Grand Remplacement » conceptualisé par Renaud Camus et imposé sur la scène politique par le candidat Éric Zemmour. Mais ce dernier s’est vu opposé par deux de ses concurrents une autre définition du phénomène en cours. Jean-Luc Mélenchon a affirmé que la France était entrée en phase de « Créolisation » et a célébré ce phénomène dans une tribune dithyrambique dans le journal « Le Monde ». Emmanuel Macron, président sortant et candidat à sa réélection a lui tenté, en bon « centriste », de se placer au-dessus de la mêlée en parlant de « transition démographique ». Trois expressions et trois visions pour porter finalement le même constat sur la situation que connaît notre pays. Un la refuse et souhaite la combattre, Zemmour. Un autre la loue et l’appelle de ses vœux les plus chers, Mélenchon. Un autre encore fait mine de la constater d’un air détaché et impassible alors qu’il la met en œuvre à toute force, année après année, Macron. 320 000 immigrés légaux sont entrés en France en 2022, record historique battu.

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Que disent donc finalement Kaïs Saïed, le Général de Gaulle, le chef Raoni de la tribu indigène des Kayapos, Abdullah Ocälan ou le Dalaï-Lama ? La même chose. Ils disent que face au grand bouleversement du monde, déséquilibrés par une mondialisation effrénée et une explosion démographique qui s’accentue, face aux périls existentiels des grandes masses migratoires en mouvement, les peuples, petits ou grands, les peuples d’ici, attachés à leurs terres ancestrales, refusent de mourir. Contre vents et marées et au milieu des tempêtes humaines, ils clament encore haut et fort leur droit à la continuité historique. Ce qui se joue en Tunisie, en France, dans la jungle d’Amazonie ou sur les hauts plateaux de l’Himalaya, c’est le droit à la continuité historique des peuples.

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