L’essai de Nikola Mirkovic propose au lecteur un vaste balayage historique, dans le but de démontrer qu’il convient mieux de parler d’empire au sujet de la plus puissante nation mondiale et que cet empire finira bientôt par s’effondrer, victime de ses trop grandes ambitions et d’une élite qui a dessaisi le peuple américain de sa souveraineté au profit du pouvoir financier et voudrait s’emparer désormais du monde.
Pour soutenir cette thèse, l’ouvrage laisse malheureusement et un peu trop souvent la place aux arguments d’autorité ou aux affirmations que l’on voudrait voir un peu mieux étayées par des sources, des faits ou des chiffres précis. Est-il vraiment acquis que « l’Amérique se dirige vers un écroulement généralisé » ? L’argument du déclin de l’empire américain a été repris inlassablement au cours des trente dernières années, y compris par Vladimir Poutine dont l’empire semble aujourd’hui plus menacé que celui de Joe Biden. Mais, si le voyage historique proposé par Nikola Mirkovic reste passionnant, peut-on toutefois vraiment parler d’empire au sujet des Etats-Unis ? La question se pose moins au sujet de la Russie, dont l’histoire impériale définit l’identité même de ce gigantesque trait d’union eurasiatique de 17 millions de kilomètres carrés, envahi par les Mongols, menacé par la Suède, la Pologne ou la Lituanie avant de devenir l’empire des tsars, puis des soviets. [...]
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