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Le Russe Denis Lisov et ses trois filles, qui avaient fui en avril dernier les services sociaux suédois et tenté de rejoindre la Russie par la Pologne, sont rentrés dans leur pays dimanche matin. Si les autorités polonaises ne leur ont pas accordé l’asile – qui n’avait été demandé que pour empêcher le renvoi immédiat en Suède de Sofia, 12 ans, de Serafina, 6 ans, et d’Alisa, 4 ans –, la justice polonaise, après avoir rejeté en juillet le mandat d’arrêt européen émis par Stockholm, a autorisé leur départ.
Les autorités suédoises accusaient ce père chrétien orthodoxe d’avoir enlevé ses filles qui avaient été confiées à une famille arabo-musulmane résidant à 300 km du lieu de résidence de Denis Lisov et de son épouse. La justice polonaise, après avoir examiné l’affaire et constaté l’attachement des trois filles à leur père et le fait que celui-ci n’avait jamais été formellement privé de ses droits parentaux en Suède, a cependant estimé que les droits fondamentaux de cette famille étaient menacés. Et puisque la mère des trois filles, dont les troubles psychiques avaient été à l’origine du placement des trois jeunes Russes en famille d’accueil, ne s’opposait pas à leur retour au pays, les autorités polonaises n’avaient aucune raison de s’opposer à leur départ. En effet, si l’asile leur a été refusé en Pologne, c’est justement parce qu’il n’y a aucune raison de penser que les droits fondamentaux de cette famille seraient menacés en Russie où Denis Lisov n’est pas poursuivi et n’a jamais fait l’objet de persécutions politiques.
La justice polonaise, après avoir examiné l’affaire et constaté l’attachement des trois filles à leur père et le fait que celui-ci n’avait jamais été formellement privé de ses droits parentaux en Suède, a cependant estimé que les droits fondamentaux de cette famille étaient menacés.
En Pologne, la famille Lisov a pu bénéficier du soutien actif de l’ambassade de Russie, mais également de l’organisation polonaise d’avocats pro-vie et pro-famille Ordo Iuris ainsi que du médiateur polonais des droits des enfants. Face au mandat d’arrêt européen émis par la Suède, le parquet polonais avait pris la défense de Denis Lisov et demandé le rejet de la demande suédoise.
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Des avocats d’Ordo Iuris ont accompagné la famille Lisov jusqu’au passage de la douane dimanche matin. La présence d’avocats était rendue nécessaire par le fait que la Suède n’a toujours pas retiré Denis Lisov et ses filles de la liste des personnes recherchées inscrites dans le Système d’information Schengen (SIS), même après la décision de la justice polonaise de laisser à M. Lisov la garde de ses trois filles. Denis Lisov est recherché par la Suède pour un délit d’enlèvement passible de 4 ans de prison tandis que ses trois filles, dont le lieu de séjour est pourtant connu, sont toujours notifiées par Stockholm comme étant disparues. Le refus de la Suède de retirer ces personnes du SIS a pour conséquence pratique de les empêcher de circuler librement dans l’Union européenne puisque chaque fonctionnaire de police avec un accès à ce système est censé procéder à leur arrestation.
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Le père de famille russe a déclaré aux médias présents : « Je suis un peu nerveux mais très heureux que soit enfin arrivé le jour que nous attendions tous. Nous rentrons à la maison. J’aimerais remercier chaudement tous ceux qui nous ont soutenus et qui nous ont aidés pendant ces moments difficiles pour notre famille ». À son atterrissage à l’aéroport de Moscou, Denis Lisov, accompagné de ses filles, a évoqué le traumatisme vécu par ses enfants du fait de leur placement dans une famille éloignée et qui leur était totalement étrangère, y compris sur le plan culturel et religieux, et comment elles pleuraient à la fin de chacune de ses visites quand il devait repartir, et il a encore une fois remercié les autorités polonaises et russes pour toute l’aide reçue.
Le juge polonais a constaté que les autorités suédoises n’avaient pas garanti à ce père russe le respect de son droit à rester en contact avec ses enfants.
Pour résumer la situation, l’Office polonais des étrangers a refusé l’asile à M. Lisov et ses filles car il a estimé que ses droits et libertés ne sont pas menacés dans son pays d’origine, la Russie, tandis que la section des affaires familiales du Tribunal régional de Varsovie – l’équivalent d’un tribunal de grande instance en France – a rejeté la demande d’extradition suédoise par crainte que la Suède ne porte atteinte aux libertés et aux droits de l’homme des intéressés. Le juge polonais a en effet constaté que les autorités suédoises n’avaient pas garanti à ce père russe le respect de son droit à rester en contact avec ses enfants, et qu’elles n’avaient pas non plus respecté les droits fondamentaux de cette famille en plaçant les trois filles « dans une famille d’accueil qui leur était complètement étrangère sur le plan de la culture, des coutumes, de la religion et de la mentalité ».
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