Le miroir des films hollywoodiens nous le montre : le temps des femmes douces, aimantes et compréhensives est passé. Place aux femmes guerrières, dynamiques et audacieuses. Rien de plus éloigné de ce que devrait être une femme actuelle, que la « femme qui attendait » (Andreï Makine). La machine à spectacles récrit les contes de fées en traquant la langueur, la lenteur et la poésie comme autant de mutilations opérées par un patriarcat impénitent. Il faut lutter contre ces stéréotypes, et c’est pourquoi notre fraîche Première ministre Elisabeth Borne a donné sa réussite en exemple à faire rêver « les petites filles ».
Pour comprendre l’obscénité d’un tel appel, il est nécessaire de se souvenir des origines historiques de la position domestique des femmes. « Le renversement du mariage arrangé s’est fait au nom de l’amour romantique et d’une nouvelle conception de la famille comme refuge contre le monde hautement concurrentiel et souvent brutal du commerce et de l’industrie. Le mari et la femme, selon cette idéologie, devaient trouver réconfort et renouveau spirituel en compagnie l’un de l’autre. La femme en particulier servirait [...] d’“ange de consolation” », explique Christopher Lasch dans Un Refuge dans ce monde impitoyable. [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !