La plus grande méprise qu’on puisse faire sur France de Bruno Dumont, c’est sûrement de croire son dossier de presse : non, Dumont ne s’intéresse pas à la télévision, ni aux chaînes d’info en continu et encore moins à notre politique contemporaine. Non, Dumont ne brosse pas un portrait des médias « au vitriol ». Dumont s’en fout. Dumont fait du Dumont. Il n’a pas probablement pas allumé sa télévision depuis les années 80, comme le prouve sa vision candide et complètement surannée d’une journaliste « star » : France de Meurs, incarnée par Léa Seydoux, n’est jamais qu’une poupée de chiffon, sans aucune vraisemblance, dont le cinéaste s’amuse à changer les toilettes presque à chaque plan avec un fétichisme maniaque.
Qui peut croire un seul instant à cette présentatrice en total look Dior qui passe son temps entre les studios de télévision et les scènes de guerre au Maghreb ? C’est sans doute là la principale qualité et la principale faiblesse du film : Dumont envoie balader toute vraisemblance dès les premières minutes de son film (grotesque scène avec Macron) et nous emmène dans son « Dumont-verse », un univers truqué, conçu pour la parabole, au surréalisme parfois truculent et parfois extrêmement paresseux. [...]
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