Les Académiciens sont quarante et tout de vert vêtus, c’est entendu depuis le Grand Siècle. Mais à quelques kilomètres au nord du quai de Conti, dans la République de Montmartre, vit aujourd’hui un immortel, unique en son genre : c’est Michou, le prince des transformistes parisiens et le directeur du cabaret le plus célèbre de Paris.
Comme les Académiciens, Michou possède son uniforme. Une panoplie azurée qui tient plus de Barbara Cartland, de Liberace et des œuvres de Jeff Koons que du style d’un sociétaire de l’Institut. Impossible, pour qui le croise dans les rues et venelles de Montmartre qu’à 86 ans il ne cesse d’arpenter, de l’ignorer.
C’est une coupe de champagne à la main, dans l’arrière-salle du restaurant La Mascotte où il a ses habitudes–à tel point qu’une chaise lui est attribuée, en atteste la pièce de cuivre sur laquelle est gravée son nom – que Michou donne rendez-vous et raconte quelques anecdotes sur sa vie et celle de son cabaret, avec cette sorte d’émerveillement de celui qui n’en revient toujours pas d’être là où il est. Il livre une biographie télégraphique : né en 1931 à Amiens, Picardie, il a été élevé par sa grand-mère chérie. « Je suis un enfant de l’amour. Ma mère n’a pas été très sérieuse… Mais enfin, elle ne m’a pas raté ! ».
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