Pourquoi avoir lancé une consultation sur le conservatisme ?
Cette idée est venue pendant le premier confinement. On parlait alors beaucoup du « monde d’après » et les consultations fleurissaient sur internet. Nous, qui avons toujours eu pour volonté de mettre le conservatisme à la portée de ceux qui sont peut-être conservateurs sans le savoir, nous sommes saisis de cet outil pour aller à la rencontre des Français. L’objectif était à la fois de savoir quelles étaient leurs attentes et de leur exposer ce qu’est le conservatisme de manière concrète. Dans la période que nous traversions, nous voulions leur dire, et je reprends volontairement le titre du livre de l’intellectuel britannique Roger Scruton, qu’il y avait « urgence à être conservateur ».
Mis à part Chateaubriand, existe-t-il réellement une tradition conservatrice en France ?
Le conservatisme est d’abord un état d’esprit. C’est une façon de voir l’homme et la société plutôt qu’une doctrine à proprement parler. Il y a dans le conservatisme une dimension protectrice, qui fait que le conservatisme répond à des besoins qui s’expriment quand on fait face à des menaces, comme actuellement. Avant même la crise sanitaire, il y avait déjà une crise de confiance. Il n’y a pas de politique possible sans relation de confiance, or c’est là un des fondamentaux du conservatisme. J’ai d’ailleurs été très étonnée de voir que parmi les thématiques sur lesquelles nous avons proposé aux Français de s’exprimer, celle qui a suscité le plus d’intérêt est celle qui portait sur les institutions. Cela nous oblige à nous interroger sur une réforme de celles-ci. [...]
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