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Rassemblement national : L’avis des jeunes

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Publié le

15 avril 2021

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Plein cœur de Nancy, à la librairie Les Deux Cités, un groupe de jeunes conservateurs lorrains se retrouve régulièrement pour parler politique. Au centre de leurs débats, c’est l’avenir de la droite française, tant sur les idées que pour l’incarnation, qui interroge. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Marine Le Pen ne trouve pas grâce à leurs yeux.
MLP
L'avis des jeunes Marine, c’est Chirac en moins compétent » Martin, un étudiant en histoire de 24 ans, se montre d’emblée hostile au Rassemblement national. Catholique, conservateur et droit dans ses idées, il reproche au parti dirigé par la famille Le Pen depuis sa création, il y a bientôt un demi-siècle, de proposer « une vision assez floue de la France »: « On a l’impression d’une sorte de LREM mais en mode conservateur. Pour moi, Marine, c’est Chirac en moins compétent ». Ce qu’il attend d’un chef de l’État, c’est avant tout une stature. Or pour lui, c’est là que « ça coince »: « Marine a été absente de tous les événements auxquels on l'attendait. Les attentats? Elle n’a jamais donné sa vision de la France. La Manif pour tous? Absente et consigne donnée en interne de ne pas s’y montrer. Le Frexit ? Absente. Elle défend désormais Frontex, et, sur l’UE, on ne comprend plus du tout sa ligne. Croit-elle vraiment à ce qu’elle raconte? Je pense plutôt qu’elle a les dents longues et qu’elle gère une clientèle qu’elle souhaite augmenter ». « Le RN, c’est une entreprise familiale! » conclut celui qui ne doit pas savoir que cette formule faisait déjà florès en un temps où il n’était même pas né. « Le RN ressemble à du Macron inversé » Augustin et Mayeul sont encore plus jeunes. Ils ont tous deux 17 ans. Ils ont mené leur scolarité au pas de charge : l’un est déjà étudiant en droit, l’autre en commerce. Sur le plan politique, ils sont sur la même ligne. On a beau tenter d'influencer leur parole pour la rendre un peu positive sur le Rassemblement national et sur Marine Le Pen [pas très déontologique, ça ! Ndlr], rien n’y fait. Augustin dégaine le premier: « En devenant le RN, le FN a intégré une gauche sociale. En se dédiabolisant, l’aspect conservateur a disparu. Ce n’est pas une trahison mais un changement radical. Sur l’identité, ça reste à droite, mais du point de vue sociétal, ça ne l’est plus. Ça ressemble à du Macron inversé: mêler des choses inconciliables pour récolter des votes ». Les idées de droite et de gauche semblent interchangeables Son camarade boit du petit-lait. Il en remet une couche : « Je suis très déçu également. Contrairement à sa nièce, elle n’hésite pas à renier ses premières idées pour rassembler des électeurs. Les idées de droite et de gauche semblent interchangeables. Elle a dévié des pas de son père et c’est dommage ». Comme ceux de beaucoup de nos interlocuteurs, pour ne pas dire tous, les propos de Mayeul s’inscrivent sur une toile de fond où règnent deux figures tutélaires. D’abord Marion Maréchal car « elle est droite, elle défend ses idées même si elle perd, elle ne change pas d’avis. Elle a monté une école, elle travaille, elle fait de la vraie politique. Elle redonne de la fierté aux catholiques et aux Français », explique Marie, 22 ans, étudiante à l’école des Mines. Ensuite, comme une évidence, la figure du père trahi qui « avait raison sur tout et avant tout le monde »: Jean-Marie Le Pen. « Il faut d’abord gagner le combat culturel » Toutefois, c’est bien Marine, et pas Jean-Marie ni Marion, qui sera candidate à l’Élysée l’an prochain, et ce sera la première fois que cette génération pourra exercer son droit de vote à une présidentielle. Alors? Alors, abreuvée par les « YouTubeurs », elle ne se préoccupe pas de gagner les élections ou de les perdre. Ce qui compte avant tout pour eux, c’est la posture. Julien, 18 ans et livreur pour Uber Eats, estime que « même si elle est actuellement la mieux placée », il a « très peu d’espoir dans une prise de pouvoir de Marine Le Pen »: « Je pense qu’elle n’a ni la compétence (voyez le débat de 2017 face à Macron) ni le charisme. De plus, elle n’a pas d’idéologie fixée, ce qui pose un problème de légitimité. Malgré tout, dans le pays de Jeanne d’Arc, il y a toujours de l’espoir, même s’il est très mince ». Nous aimons les hommes libres qui disent les choses comme ils les pensent, tels Philippe de Villiers, Jean Messiha, Florian Philippot ou Nicolas Dupont-Aignan Mais alors, qui pourrait donc séduire ces jeunes gens si épris de perfection? « Ce ne sont pas les hommes politiques qui nous intéressent, assure l’un d’eux, nous nous méfions des partis qui ressemblent trop à des sectes. Nous aimons les hommes libres qui disent les choses comme ils les pensent, tels Philippe de Villiers, Jean Messiha, Florian Philippot ou Nicolas Dupont-Aignan ». Quand on leur dit qu’ils ne gagneront jamais avec ceux-là, ils s’emportent d’une seule voix : « Mais nous ne cherchons pas à gagner les élections! Les dés sont pipés, il faut d’abord gagner le combat culturel. En cela, nous regardons beaucoup CNews et apprécions le travail de journalistes comme Charlotte d’Ornellas ou Eugénie Bastié. Elles peuvent réveiller les gens et les amener dans notre giron. Ensuite seulement nous pourrons espérer gagner ». « On crée nos communautés d’esprit » Les arrivées au RN de Thierry Mariani, Hervé Juvin et d’autres figures reconnues du monde politique ? « Aucune importance, personne ne les connaît. Nous, on regarde Rochedy sur internet, Zemmour le soir ou les conférences de Marion à l’Issep. La jeunesse ne suit pas forcément les vainqueurs ». Andrée, jeune fleuriste indépendante de 18 ans, fait alors ressortir son côté militant: « Pour le pouvoir d’achat, pour la santé, pour la liberté, pour l’immigration, pour l’écologie, pour la sécurité, rien n’est possible sans le Frexit! » On s’inquiète d’avoir affaire à une électrice de l’UPR de François Asselineau, elle nous avoue avoir adhéré au parti de Florian Philippot. « Les Patriotes sont en progression constante, nous assure-t-elle, et Philippot a été le seul à avoir le courage d’organiser des rassemblements tous les samedis partout en France contre la dictature sanitaire ». Pour le côté conservateur, en revanche, il y aurait à redire, mais passons[…]
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