[vc_row css=”.vc_custom_1588435490009{margin-right: 25px !important;margin-left: 25px !important;}”][vc_column][vc_column_text]
Il y a des fois où c’est trop facile. Le lundi 23 mars, un Américain d’une soixantaine d’années est mort dans l’Arizona après avoir consommé un produit nettoyant pour aquarium. Dès le lendemain, nos médias frenchy étaient sur le pont. CNews et L’Obs couvraient l’information, vitale il s’entend, d’une bien drôle de manière.
Les deux médias reprenaient la version de la femme du défunt, qui affirmait que son mari était mort après que les époux se sont administrés ce nettoyant pour se protéger du coronavirus. En effet, le produit contenait du phosphate de chloroquine, un des dérivés du produit dont l’efficacité contre le Covid 19 était, est encore, au centre de débats mondiaux passionnés sans être toujours passionnants. D’après cette brave femme, le couple aurait eu cette idée à la suite des déclarations de Donald Trump qui soutenait la molécule raoultienne. Bon, vous la sentez venir l’embrouille ? Bien sûr, parce que vous n’êtes pas un journaliste de CNews ou de L’Obs.
Mais là, il faut se mettre dans leur peau deux secondes – pas plus, promis. Pour eux, c’est le jackpot, ça clignote à tous les étages. L’occasion de se faire tout l’axe du mal en un article de dix lignes. Donald Trump, le leader mondial de l’extrême-ultra-giga droite, le populisme médical du professeur Raoult qui ose défier l’Élysée, et puis les Américains, ces imbéciles qui ont élu un président à la peau orange et qui s’enfilent maintenant du nettoyant d’aquarium à titre préventif.
On invite d’ailleurs le lecteur à consulter ces croustillants articles et à juger par lui-même de la neutralité de leur ton.
Donc rapporter les faits avec professionnalisme sans faire siens les propos des interviewés, vérifier ses sources, faire preuve d’un minimum de prudence quand on parle d’une affaire qui s’est produite à 9 000 kilomètres de nous, ce n’est pas à la hauteur de l’événement. Pour eux, pas de doute, Donald Trump était responsable de ce décès. On invite d’ailleurs le lecteur à consulter ces croustillants articles et à juger par lui-même de la neutralité de leur ton.
Lire aussi : L’Arabe enseigné à l’école primaire en France
Articles croustillants, fondants mêmes, depuis que, fin avril, la police de Mesa, la ville où a eu lieu le drame, a ouvert une enquête pour homicide dans cette affaire. La première suspecte est, vous l’aurez compris, la femme du défunt. Plusieurs médias américains, dont le conservateur Washington Free Beacon, rapportent que cette cause de décès paraît très peu crédible aux yeux des amis de ce retraité, qu’ils décrivent comme un « homme très intelligent » qui aurait eu une belle carrière d’ingénieur pour la société de matériel agricole John Deere.
Que la police et la justice de l’Arizona, cet État au nom d’un charme exotique, fassent leur travail. On souhaiterait simplement que les journalistes de gauche les imitent.
Par ailleurs, on a découvert au cours du mois d’avril que sa femme était une militante démocrate convaincue qui avait fait dons de plusieurs milliers de dollars au parti de centre-gauche américain ces dernières années. Par-dessus le marché, elle avait déjà été inquiétée au début des années 2000 pour des violences conjugales envers son époux, même si les poursuites furent abandonnées après qu’il a renoncé à collaborer avec la justice. Oui, la barque commence à être chargée, et on se dit que les demoiselles progressistes peuvent être aussi effrayantes que les mâles réactionnaires. Malgré tout, nous ne commettrons pas les mêmes erreurs que nos confrères en condamnant cette femme sans preuves tangibles et sur la simple base de déclarations. Que la police et la justice de l’Arizona, cet État au nom d’un charme exotique, fassent leur travail. On souhaiterait simplement que les journalistes de gauche les imitent.
Ange Appino
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]