En 1932, la République espagnole a adopté la loi sur le divorce. Il s'agissait d'une avancée inévitable dans la mesure où la question existait déjà dans une Espagne en théorie plus pacifique. Il suffit de se souvenir de la petite pièce de théâtre intitulée Le Juge des divorces, de Cervantès.
Parmi elles, figure la mise en caractères gras de l'article « le » ou « la » devant les mots hypoténuses, racines, équations, dérivées et autres fonctions ou substantifs mathématiques, afin de souligner l'importance de leur féminité
Cependant, dans notre cas, peu après l'adoption de cette loi sur le divorce, Pedro Muñoz Seca (1879-1936) avait écrit une pièce de théâtre malicieuse, Anaclet divorce, pour s’opposer à cette loi, en la ridiculisant à bien des égards. On y trouve en particulier une scène amusante où des époux, tout près de cesser de l’être, décidèrent de partager entre eux les biens du ménage en fonction de leur genre (grammatical, cela va sans dire), masculin ou féminin. Tout ce qui était « le » était donc pour le mari, et tout ce qui était « la » était pour la femme. A priori, rien n’était plus simple, n’est-ce pas ? Eh bien, en fait, non. Le lit, qui se dit « la cama » en espagnol, est aussi la couchette, qui se dit « el catre ». Une somme de dix duros, masculin, équivalait à cinquante « beatas », c'est-à-dire pesetas, bien féminines. Les gauches, dont l’habituel absence de sens de l’humour est bien connu, ne le pardonnèrent pas à Pedro Muñoz Seca. Sa petite œuvre comique ne contribua pas peu au fait qu’il fut assassiné à Paracuellos, en novembre 1936. [...]
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