Si la plupart des réalisateurs content avoir tout dit dès leurs premiers films, John Huston a trouvé son second souffle à la fin de sa vie. Sa seconde partie de carrière est riche de quelques chefs-d’œuvre dont Au-dessous du Volcan et Le Malin. Dans le premier, Huston s’attaque au roman réputé inadaptable de l’écrivain dipsomane Malcolm Lowry : une fiévreuse plongée dans la vie d’un diplomate anglais perdu dans ses souvenirs et un Mexique travaillé par la mort (incarné ici par un Albert Finney monolithique).
Lire aussi : Monster Hunter : notre critique
Faute de pouvoir mettre en images les soliloques sans fin du héros, Huston travaille son film comme un joyau brut, haut en couleur, dont il extrait ici et là quelques scènes marquant durablement la rétine : en filmant la déchéance d’un homme, il s’attarde aussi sur celle d’un monde qui livre ses derniers soupirs à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Jacqueline Bisset, comme toujours, est énigmatique à souhait, et la photographie de Gabriel Figueroa, qui a fait ses armes chez Eisenstein, renforce l’impression d’assister à une Fête des Morts impériale et baroque[...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !