Il est temps de subsumer la vieille opposition de l’ordre et de la révolution, la décrivirent Guy Debord et Raymond Aron. Ce qui est né de 68 est un paradigme inédit, qui s’est incarné notamment dans la figure d’Emmanuel Macron.
Deux interprétations majeures nous semblent encore surplomber les débats développés depuis cinquante ans sur Mai 68. Il n’est pas innocent d’ailleurs qu’elles émanent de deux acteurs des événements, engagés dans des camps et selon des modalités opposés. Nous voulons parler de Raymond Aron et de Guy Debord.
Le premier fut un redoutable « spectateur engagé » dans le camp gouvernemental bien que critique de celui-ci. Le second fut un redoutable « anti-spectateur » combattant dans le camp « révolutionnaire » bien que critique de celui-ci. Aucun exercice ne peut être plus profitable aujourd’hui que de relire La Révolution introuvable d’Aron et Le Commencement d’une époque de Guy Debord.
En effet, cette lecture conjointe permet de pousser à bout l’opposition entre les interprétations de 68. Alors qu’Aron s’est efforcé de dégonfler l’événement de sa prétention, d’en faire une grenouille voulant devenir aussi grosse que le bœuf révolutionnaire, Debord a voulu au contraire lui donner toutes ses lettres de noblesse révolutionnaire.
Pour le premier, la révolution est « introuvable » dans les événements de Mai, lesquels sont le signe de son épuisement. Pour le second elle y est présente tout entière et elle marque (…)
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