Égaux et rationnels, les hommes se livrent à l’état de nature une guerre du tous contre tous par prévention, à laquelle seule peut mettre fin la signature d’un contrat social établissant un pouvoir fort. Avec le Léviathan, la politique moderne était née. À cette vulgate de théorie hobbésienne pourtant, le philosophe Luc Foisneau ajoute, par cet essai dense et complexe, une composante primordiale, la mère de toutes : le rapport de l’homme à Dieu.
Et pour cause, si Hobbes est considéré comme le grand sécularisateur de la politique, inventeur d’un pouvoir ne reposant que sur la volonté rationnelle et constructiviste des hommes, Foisneau relit successivement tout le matériel de la politique hobbésienne et ses conséquences à l’aune de sa théologie (fausse) de la toute-puissance. Chez Hobbes, le point de départ est le suivant : Dieu est tout-puissant, donc tout ce qu’il veut est, de sorte qu’il est fait cause première de toutes les séries causales. [...]
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