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Gouverner, c’est prévoir : à contretemps des menaces intérieures qui éclatent dans le pays, l’Etat abandonne sa formation des cadres sur les problématiques de sécurité et de défense !
Début octobre, Matignon a décidé la suppression pour fin 2020 de l’Institut national des hautes études et de la justice (INHESJ) et réorganise son grand frère, l’Institut des hautes études et de défense nationale (IHEDN) fondé en 1936 par l’Amiral Castex. L’INHESJ est un établissement public créé en 1989 et placé sous la tutelle du Premier ministre. Il est chargé de former les cadres des secteurs publics et privés aux problématiques de sécurité intérieure du territoire national; il est notamment encadré par des magistrats, des commissaires de police et des officiers de gendarmerie et a recours, pour ses formations, à un vivier de conférenciers tout à fait compétents dans leur domaine de spécialités.
L’IHEDN, qui forme les cadres aux questions de sécurité et de défense davantage tournées vers l’extérieur et le monde militaire, et l’INHESJ proposent des formations de qualité avec une réputation d’excellence. Tous les anciens auditeurs ayant suivi une session dans ces deux instituts vous indiqueront la pertinence de ces formations et de leur intérêt dans un monde incertain et en perpétuelle évolution.
Et voilà que survient concomitamment un nouvel attentat islamiste au sein même de la direction du renseignement de la Préfecture de police de Paris : quatre victimes innocentes tuées de manière barbare. L’enquête qui commence livre déjà ses premières indications : individu non signalé malgré une radicalisation religieuse et des comportements suspects, failles dans le recrutement et la sécurité des bâtiments, accès à des données sensibles…
L’IHEDN, qui forme les cadres aux questions de sécurité et de défense davantage tournées vers l’extérieur et le monde militaire, et l’INHESJ proposent des formations de qualité avec une réputation d’excellence. Tous les anciens auditeurs ayant suivi une session dans ces deux instituts vous indiqueront la pertinence de ces formations et de leur intérêt dans un monde incertain et en perpétuelle évolution.
Comment donc expliquer que Matignon décide la suppression d’un institut de formation spécialiste dans le domaine des menaces intérieures ? Cette décision n’est-elle pas incongrue et à contretemps ? C’est toute la communauté de défense qui s’interroge. Dans l’Art de la guerre, le général chinois stratège Sun tzu nous avait pourtant prévenu, « Connais ton ennemi et connais-toi toi-même, eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux. »
«Gouverner, c’est prévoir» nous enseigne aussi Emile de Girardin dans ses maximes ; A quoi jouent nos gouvernants en supprimant ce qui était, pour une fois, une initiative heureuse de l’administration en la matière ? A l’occasion de la cérémonie d’hommage aux quatre fonctionnaires de la Préfecture de police de Paris assassinés par leur collègue, le Président Emmanuel Macron appelle désormais de ses vœux «une société de vigilance» et son Premier ministre en supprime, dans le même temps, sont principal instrument de formation. La réalité vient brutalement rappeler aux tenants du nouveau monde que le combat pour la sécurité de nos concitoyens ne se réduit pas à une mise en scène de communicant. La menace à affronter ignore les manoeuvres politiciennes ainsi que la logorrhée verbale et mièvre du pouvoir qui rassure le bon peuple à la joie du «vivre ensemble».
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C’est la menace islamiste qui est «en marche» dans ce pays et au-delà d’infiltrer nos secteurs les plus sensibles, elle tue des français innocents à chaque fois qu’elle se présente. Combien de temps allons nous rester passif ? Combattre avec des mots «l’hydre islamiste», comme ose enfin le prononcer le chef de l’Etat, c’est bien mais avec des actes c’est encore mieux. Il faut maintenir ces formations de l’Etat pour prévenir de tous les risques qui peuvent affecter notre organisation économique et sociale. C’est toute la sécurité du pays qui est en jeu, hommes et entreprises. Tous les secteurs d’activités d’importances vitales (humaines, régalienne, économique et technologique) sont également d’autres cibles potentielles.
L’INHESJ forme, par exemple, ses 3000 auditeurs par an à l’intelligence et à la sécurité économique, au management stratégique de la crise, à la souveraineté numérique et à la cybersécurité… Comme pour l’IHEDN, ces formations sont plus que jamais nécessaire pour que la société civile soit prête à affronter les menaces. Il faut en confier la gestion à des fonctionnaires responsables et consciencieux. La lutte des egos et des clans, le recrutement pléthorique de contractuels, la prise en otage par des cabinets d’audits anglo-saxon… ne doivent pas venir dénaturer le cadre et les missions de services publics essentiels à ces Instituts.
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En mettant en coupe réglée ces Instituts, les services du Premier ministre pensent faire des économies de bouts de chandelles pour rassurer la Cour des Comptes. Ils sont quelque part dans l’erreur stratégique et assurent d’un conseil hasardeux les décideurs politiques; lesquels sont encore trop sous la houlette d’une administration hautaine, méprisante et idéologiquement fermée. Le « sachant » de l’Ena court malheureusement plus après les prébendes de son corps d’affectation et aux honneurs que lui confère son statut que pour le service du Bien commun. L’actualité commande de renforcer ces formations et leur donner, peut-être moins de prestige et davantage de crédibilité.
Le gouvernement à une nouvelle fois agit de manière trop réactive et avec incohérence. Il supprime ce qui fait consensus. La raison économique semble l’emporter mais d’autres établissements publics ne sont-ils pas moins nécessaire ? Pourquoi défaire ce qui pouvait donner du sens à l’engagement des cadres publics et privés de notre société ? «Une société de vigilance, voilà ce qui nous revient de bâtir; la vigilance et non le soupçon qui corrode, la vigilance, l’écoute attentive de l’autre, l’éveil raisonnable des consciences…», Monsieur le Président nous sommes d’accord pour travailler à cette société, réveillez donc votre Premier ministre !
Charles Dargual
Le fil Twitter de l’IHEDN
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