Encore des censeurs ! Après Zemmour contre l’histoire – critiqué précédemment dans ces colonnes – voici, de nouveau, un collectif d’historiens redresseurs de torts. Que l’on se rassure toutefois, l’espèce n’est pas encore en train de pulluler : trois des quatre auteurs étaient déjà signataires du brûlot contre le candidat déçu à la présidentielle. Nous avons donc affaire aux étoiles montantes de la recherche militante !
Ces gens-là, qui sont censés montrer l’exemple à leurs élèves et étudiants, c’est-à-dire leur donner à voir et à aimer les disciplines qu’ils leur enseignent – car il n’est pas d’autre enseignement qui vaille – leur apprennent, au contraire, à revoir et à haïr. Pourtant la profession d’historien n’a pas à être dévoyée comme ils le font, pour être mise au service d’une vision partiale – car politique – de l’histoire.
Les historiens et les sociologues devraient avoir en partage le souci des faits et de l’objectivité. Or, aujourd’hui, bon nombre des seconds a glissé sur la pente du militantisme et d’une distorsion du réel au service d’une visée politique. Des livres comme celui-ci consacrent le même forlignage de la part de certains des premiers. La philosophie des auteurs tient en une phrase explicite et aberrante de la conclusion : « Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise histoire militante en soi. Toutes les recherches historiques sont engagées, et l’idée selon laquelle les historiennes et historiens devraient être "objectifs" est un non-sens » (p.155). Ce sont les mêmes qui voulaient asséner à M. Zemmour des faits historiques scientifiquement et irréfutablement établis... Le biais idéologique est assumé et revendiqué, l’interférence est évidente à tenter de faire passer pour œuvre d’historiens un pamphlet rédigé par des militants, ès qualité. Les titres dont ils se parent ne sont pas un argument mais un paravent. [...]
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