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L’éditorial de Jacques de Guillebon : C’est pourquoi nous continuons

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Publié le

4 septembre 2020

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L’éditorial du numéro 34, par Jacques de Guillebon.

Chers lecteurs, chers abonnés,

L’Incorrect a maintenant trois ans et n’a rien perdu, nous l’espérons, de son mordant. Nous espérons qu’au contraire, et le succès croissant que nous rencontrons en kiosque et par abonnement nous encourage à poursuivre, nous aurons gagné en profondeur sans perdre en alacrité, crû en sagesse sans perdre en vigueur, et nous serons installés dans le paysage de la presse sans devenir pour autant des installés. Ou des assis, comme disait Bernanos, ceux qui ne pensent plus, ou jamais loin de leur chaise percée et dont la pensée-gramophone se berce elle-même de doux chants.

Lorsqu’il y a trois ans nous lancions L’Incorrect, avec des moyens épars, notre ligne était claire, et nous pensons qu’elle l’est demeurée : s’inscrire dans la longue tradition critique de la modernité, et dans le même temps l’actualiser pour ne pas rater la cible cachée sous les habits neufs du président Macron, Emmanuel Macron n’étant que le visage impassible de l’impuissance politique délibérée et choisie de ce temps.

Car c’est dans le fond de quoi nous parlons quand nous disons la droite : la recherche d’une souveraineté et d’une identité stables et non figées, c’est-à-dire qu’une puissance sache assumer.

Car c’est dans le fond de quoi nous parlons quand nous disons la droite : la recherche d’une souveraineté et d’une identité stables et non figées, c’est-à-dire qu’une puissance sache assumer. Une puissance civilisatrice, autrement dit qui ne se laisse pas aller au gré des temps et des modes et qui, ne constatant pas benêtement que les mœurs ont changé ou que c’est comme ça ma bonne dame, soit comme les juifs de Bloy cette digue qui fait monter le niveau du monde.

Aussi, bien sûr, disant et appelant cette droite, nous sommes comme un signe de contradiction, une pierre d’achoppement puisque ne cédant ni aux sirènes du populisme forcément simplet qui croit qu’on peut mêler aisément peuple de gauche et peuple de droite du moment qu’ils bêlent vêtus d’un gilet jaune que toutes les élites sont méchantes et corrompues ; ni ne nous rendant aux arguties du monde de l’argent qui aimerait tant qu’il n’y ait plus de contraintes, donc plus d’État, pour un monde merveilleux où le renard libre s’ébat dans le poulailler libre ; ni ne devenant providentialistes, attendant les seuls cosaques.

Ensuite, la nécessité de se hisser à la hauteur du pouvoir que nous souhaitons exercer.

La ligne que nous nous étions fixée, savoir rebâtir une droite digne de ce nom et capable de prendre le pouvoir, si elle n’a pas varié, s’est cependant affinée : il nous est apparu au fur et à mesure du temps combien d’obstacles cette droite avait dressé contre elle-même et combien il était nécessaire de participer à les abattre. D’abord, la peur congénitale de créer et de penser, et même de savoir contempler et admirer ce qui dans l’époque reste de beau : combien les arts, qui sont d’abord nôtres, devaient être repris, réintégrés, redigérés, sans crainte et sans pudibonderie ; enfin combien la civilisation appartient aux audacieux et nous fondant sur l’auguste exemple de la Réforme catholique, que c’était à nous d’abord de réenchanter ce monde et que pour cela tous les moyens, ou presque, étaient permis.

Ensuite, la nécessité de se hisser à la hauteur du pouvoir que nous souhaitons exercer. Et pour cela contribuer à l’éclosion d’hommes politiques au sens réel, c’est-à-dire qui se reposant sur les mille génies présents dans ce pays, soient des Alexandre ou des César, et même mieux : des Hugues Capet. Contribuer à ranimer la flamme de la décision.

C’est peu dire que pour le moment nous n’avons pas trouvé. C’est peu dire que pour le moment, rien ne s’oppose à la nouvelle victoire d’un Emmanuel Macron ou quelque chose qui y ressemble.

C’est pourquoi nous continuons. Et vous avec nous, chers lecteurs, nous l’espérons plus que jamais.

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