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Les Convulsions des sans-dieu

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Publié le

4 décembre 2017

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Romaric

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L’art contemporain, c’est comme l’immigration, un sujet à aborder d’emblée dans un dîner parisien si vous voulez prendre un air baroque et fatigant.

 

L’équation est simple – simpliste, même -, soit le mot en tant que tel vous fait déjà vous pâmer, soit vous êtes nazi. À L’Incorrect, on souhaiterait simplement interroger cet art qui se montre d’ailleurs perpétuellement interrogatif, sauf quand il s’agit de lui-même. Posons d’emblée quelques évidences : bien sûr qu’une grande partie des artistes contemporains est parfaite – ment médiocre, mais c’est également le cas des écrivains et des humoristes. Oui, les « concepts » dont leurs œuvres se réclament se limitent en général à une rhétorique intimidante et des idées banales mal formulées.

Cela étant, on peut faire de grandes œuvres à partir d’idées banales. Enfin, oui, l’art contemporain est étroitement lié à la spéculation financière, mais en réalité, l’art moderne, depuis les impressionnistes, se trouve à la proue du capitalisme global, puisqu’il s’est développé hors des académies et des factures évaluables pour se situer dans une économie du désir, où l’œuvre vaut le désir qu’elle suscite et où la nouveauté de l’idée prime sur l’artisanat traditionnel. Rien de nouveau de ce côté, même si la belle âme « engagée » a toujours des difficultés à composer avec cette réalité.

Derrière une esthétique, il y a une métaphysique, et en ce sens, l’art contemporain coïncide bien avec la métaphysique dominant l’époque. Si l’art classique, puis baroque, traduisaient l’harmonie divine dans sa majesté ou son exubérance, le romantisme fut le moment du sublime, c’est-à-dire d’un élan héroïque d’auto-divinisation, lequel échoua entre Auschwitz et Hiroshima. Depuis, dans un monde sans dieu, dépourvu de garantie quant à sa signification et son but, la tonalité est burlesque, inquiétante et pornographique.

 

   Lire aussi : Tout à refaire, tout le temps

 

Il n’y a pas moyen de faire autrement et de continuer à produire de jolies fresques comme si tout n’avait pas explosé. Néanmoins, l’art reste fondamentalement religieux, comme il l’a toujours été : les « performances » ne sont que des rituels profanes ; Sophie Calle expérimente en fait un « providentialisme » athée ; et les provocations grossières et répétées, qui ne choquent plus un public désormais élevé avec YouPorn, semblent plutôt s’adresser à l’indifférence supposée du Créateur – le blasphème est une forme contrariée de la prière.

Si notre art semble ne plus nous parler, il nous dit pourtant très précisément, et ce qu’il dévoile, ce sont les convulsions des sans-dieu.

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