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Les critiques musicales d’avril

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Publié le

13 avril 2021

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Les critiques musicales du mois d’avril par Alexandra Do Nascimento, Alain Leroy et Romaric Sangars.
Critiques musicales

JAZZ A FLEUR DE PEAU

Hors temps d’Edward Perraud, Label Bleu/L’Autre Distribution, 17 €

« Le jazz est un adolescent en apprentissage de toutes les musiques », affirme Edward Perraud, ce musicien hors pair. Ses compositions, son jeu de batterie et percussions renvoient à des univers baroques, classiques ou populaires, parsemés d’éléments extra-européens, sans aucune hiérarchisation d’importance ou de préférence. Hors temps est un opus « de musique vivante pour le présent mais aussi pour une “après vie” hors d’atteinte. Tenter de capter l’essentiel de ce qui peut continuer après le dernier souffle. Se souvenir de notre passage par “l’éphémérité” du son. », annonce encore le musicien dont l’imaginaire semble absorbé par le poème de Baudelaire, « Anywhere out of the world ». Ces neuf compositions dérivent toutes en scandant le mot « hors », « N’importe où ! n’importe où ! pourvu que ce soit hors de ce monde ! » parce que « l’on ne rattrape jamais le cheval fougueux qui court et que l’on ne voit déjà plus… » Hors, hors, hors champs, hors de portée, hors cadre, hors format, Hors temps est un album hors du commun. Et libre ! Incroyablement. Alexandra Do Nascimento

POLYPHONIES RENOUVELÉES

À principiu de L’Alba, Buda Musique/Socadisc, 15 €

So Diventatu, Guarisce, Indiferenti, Felici suspesi… Voici un bel échantillon de polyphonies ancestrales qui perdurent fières et vivaces en s’ouvrant sur la pulsation d’un bassin méditerranéen d’hier et d’aujourd’hui. À Principiu est l’album du reflet intemporel et évolutif d’une musique corse en pleine santé, entrée en syntonie avec les mélismes nord-africains et le résultat est original, touchant et fort bien réalisé ! Audace supplémentaire des garçons de L’Alba : l’emploi et la cohabitation d’instruments anachroniques et incongrus. Des nappes d’harmonium enveloppent par exemple les lignes de basses « woodstockiennes », le tout servant d’écrin aux fréquences vocales harmonisées parmi les flûtes, percussions, mandolines et clarinettes. Pour couronner le tout, Paghjella – chant traditionnel polyphonique entré au patrimoine immatériel de l’Unesco en 2009 – ou le mystique Di punta à l’abbissu enregistré dans une église, célèbrent les racines du chant de l’Île de Beauté dans des versions épurées avec maestria. Un album propre à faire progresser la tradition ! ADN

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